La grande épopée

La nuit commençait seulement à tomber, et pourtant l'activité de la ville était impressionnante. Cà et là des marchands vendaient leurs produits aux villageois, tandis que d'autres s'efforçaient de réparer les dommages causés il ya peu, lors d'une attaque imprévue. Les deux aventuriers entrèrent dans la taverne la plus proche, espérant y trouver ce qu'ils cherchaient. Le premier était relativement grand, entouré de plusieurs plaques d'armure dont la solidité n'était pas à démontrer, deux épées attachées à la ceinture sur une hanche, et un poignard sur l'autre, ainsi qu'un bouclier lourd amené à son dos. Cet arsenal devait sûrement être de nature magique, car un homme normal ne pourrait porter une telle charge. Il décoiffa son élegante couronne, révelant une chevelure dressée en brosse, de couleur brune, poussa la porte et entra. Celui qui l'accompagnait était de plus petite taille, bien plus légèrement habillé, en tenue de cuir, accompagnée de bracelets aux poignets et d'un sac sur le dos. A en juger par l'imposant arc que cet homme, aux longs cheveux verts, portait, ce sac devait contenir nombre de flèches.

L'agitation régnait dans la taverne. Personne ne prêta attention une seconde aux nouveaux venus, pas même les serveurs, surchargés de travail. Aucune table n'était libre. Les deux hommes s'approchèrent du comptoir, et le plus grand y déposa deux pièces d'or. Le tavernier se redressa d'un coup sec, rafla les pièces, puis scruta d'un oeil vide les deux clients.

- Nous prenons deux bières.

- Oui, monseigneur, répondit le tavernier, ne pouvant quitter des yeux la couronne.

L'archer se pencha vers son ami.

- Je vous avais dit qu'il ne fallait l'amener, maître.

- Ce sera le meilleur moyen d'attirer l'attention, Olmuradiel.

- Vous avez bien vu son regard.

- Fais-moi confiance.

La commande arriva, interrompant ainsi la conversation. Le regard d'Olmuradiel fut attiré par un homme assis seul à une table, nombre de verres étalés. Il tenait à sa ceinture une dague, dont le fourreau n'était qu'en cuir simple, mais dont la garde était remarquablement bien forgée, d'un acier remarquable, un saphir comme pommeau. Il donna un coup de coude à son compagnon, et d'un signe de tête lui montra l'homme en question.

- Regardez celui-ci...Il n'a pas dû récupérer sa dague par terre...

- Très bien observé. Penses-tu qu'il ferait l'affaire ?

- Il n'y a qu'un moyen de le savoir.

L'homme en question intercepta les regards portés sur lui. Son expression passa de l'amertume à la fureur.

- Vous regardez qui comme ça? Lâcha t-il d'un ton sec.

- Toi, répondit l'homme en armure, haussant les sourcils.

- Et bien arrêtez ! Qu'on me laisse tranquille !

Aucun doute, cet homme avait abusé de la boisson.

- Nous aurions pourtant peut-être un travail pour toi, lança Olmuradiel.

L'interlocuteur frappa violemment le poing sur la table.

- J'ai dit assez !

Les clients se retournèrent vers les trois personnages. Le tavernier ne s'en soucia pas une seconde. De telles scènes étaient fréquentes dans son établissement.

- Tavernier ! J'ai soif !

- Tu as assez bu, dit l'archer.

- C'en est trop ! Je vais te passer l'envie de me donner des ordres !

L'homme se leva d'un bond, enleva son manteau de fourrure épaisse, dévoilant des bras musclés. Il décocha sa dague d'un mouvement net. Olmuradiel voulut ouvrir son sac, mais son maître l'en empêcha en lui attrapant le poignet.

- C'est moi qu'il a défié, maître.

- C'est exactement ce que je souhaitais.

- Alors laissez-moi lui montrer qui nous sommes !

- Ceci est un combat au corps-à-corps, mon disciple.

Et il dégaina son épée. Cette dernière était magnifique, d'une lame d'argent pur ornée de runes, d'une garde en or, dont le pommeau et le bout étaient ornés de rubis.

- Cette épée pourrait me rapporter beaucoup ! A qui dois-je l'arracher des mains?

L'homme en armure afficha un sourire narquois, montrant qu'il était sûr de lui.

- Mon nom, guerrier, est Prometheus.

Et il s'avança d'un pas rapide vers son adversaire. Ce dernier bondit de manière ahurissante, et d'un coup de dague remarquablement ajusté, désarma Prometheus.

Qui ne put s'empêcher de marquer sa surprise. Il pensait affronter un saoûlard, mais cet homme venait de désarmer d'un simple mouvement un guerrier expérimenté. Le brigand ne lui laissa pas le temps de réflechir et se jetasur lui, bien décidé à lui trancher la gorge. Au lieu de ça, il se heurta à un poing d'acier en pleines dents, lui faisant perdre l'équilibre. Alors même qu'il retenta une attaque cette fois visant le coeur, Prometheus secoua son épaule droite, faissant ainsi glisser son bouclier jusqu'à sa main gauche. Il concentra toute sa force dans ce dernier et frappa l'agresseur en pleine poitrine. L'homme émit un râle étouffé, et fût projeté jusqu'à sa table. Il respirait maintenant difficilement, et se relever lui était impossible. Prometheus ramassa calmement son épée, et l'amena à la gorge du voleur essouflé.

- Pourquoi? lança ce dernier, haletant.

- Olmuradiel? se contenta de dire le guerrier, tournant légèrement la tête.

- Un désarmement rapide et précis, une agilité remarquable...Rien à redire.

Prometheus se reconcentra sur son vaincu.

- Ton nom?

- Mica...

- Si tu nous avais laissés te proposer notre travail, Mica, tu n'en serait pas là. Je vais être bref. Nous cherchons des guerriers endurcis pour faire face aux attaques aussi étranges que puissantes qui se multiplient dans le royaume. Nous serions heureux que tu nous rejoignes.

Mica ne put cacher son air surpris.

- Vous venez ici, vous me battez en duel...Pour me recruter?

- Te provoquer était le meilleur moyen de juger tes capacités.

Prometheus rangea son arme, et tendit sa main gantée vers Mica. Ce dernier la fixa longuement, avant de finalement la serrer. Il enfila son manteau, rangea sa dague, et tous trois sortirent.

- Pourquoi me faire confiance? Vous ne me connaissez même pas !

- Confiance? Tu as de grands talents de combat. Cela nous suffit.

- Vous ne craignez pas que je vous vole?

Prometheus se stoppa net, et fixa Mica d'un oeil noir.

- Je t'ai épargné. Tu as une dette d'honneur envers moi. Si tu la respectes, je te considérerais comme un homme, et je t'accepterais parmi nous. Mais si tu craches dessus, si tu nous trahis, je te considérerais comme un monstre. Je te traquerai, je te retrouverai, et je te pourfendrai. Autre chose?

Mica secoua la tête, puis sourit.

- Après tout, je commençais à m'ennuyer dans cette ville ! Je vous suis, guerriers !

bravo prom, rien a dire.

bon alors comme ça mica traine dans les bar en se bourrant la gueule a bah bravo mica

et puis ptite question c'est qui Olmuradiel j'en ai jamais entendu parler oO

encore bravo et a plouch

XD J'adore tout simplement =D Et Kulg', Olmuradiel c'est Grogro

Vivement la suite Chérii =D ( J'squate le portable pour passer en vitesse alors j'ai ni Tor ni Msn :s )

bravo l'ami =)
Vous avez de l'imagination les jeunes c'est bien continuez !

Mais elle est stylée ta FF !! ^^ Je m'attendais à bien pire sur mon compte quand tu m'as envoyé ton sms xD

Enfin, tu as quand même mis à jour mon profil de l'alcoolique qui vit sa vie dans les bars

[Chapitre 2 ]

La forêt était dense, et la chaleur épouvantable. Marcher était un enfer en ce lieu, et le terrain nivelé n'arrangeait rien. Le groupe de trois était harassé. Ils marchaient depuis le matin, et dejà le soleil se couchait.

- Arrêtons-nous, protesta Mica. J'ai faim, soif, je suis fatigué, et j'en ai assez.

- Rien que ça? répondit Prometheus en souriant.

- Il a raison, ajouta Olmuradiel. Cela fait des heures que nous marchons sans halte.

- Patience. Nous serons bientôt arrivés. Dejà la forêt se fait moins dense.

- Nous n'arriverons peut-être pas en grande forme si nous continuons ainsi.

- Cette forêt est dangereuse. Nous sommes au milieu de nulle part, la nuit tombe. Une attaque en plein repos pourrait nous être fatale.

- Je ne demande que quelques minutes, le temps de manger quelque chose.

Prometheus soupira, mais il devait reconnaître que ses compagnons avaient raison. Lui-même mourrait de faim. En guise d'acceptation, il s'assit à même le sol, fouilla son sac et en sortit quelques fruits et une gourde d'eau. Mica et Olmuradiel en firent rapidement de même, et les trois dévorèrent leurs provisions comme s'ils n'avaient pas mangé depuis deux jours.

Une branche craqua. Olmuradiel se redressa net. Prometheus, qui avait longtemps combattu avec lui, savait ce que cela signifiait.

- Combien en entends-tu?

- Assez peu...Trois seulement.

Mica se leva calmement, dégaina sa dague, et sortit de son sac une étrange potion remplie de fluide orange. Il enleva le bouchon avec les dents, avant d'avaler d'une traite le contenu.

- Ils peuvent venir. Je vais les recevoir.

Alors les assaillants sortirent de leur cachette. Deux hommes, dont les vêtements cachaient le corps entier, à l'exception des yeux, et un dernier derrière eux, habillé d'une longue robe, et portant un bâton de facture relativement mauvaise. Prometheus prit la parole.

- Olmur, le mage. Mica, le guerrier de gauche. Je prends celui de droite.

Et les aventuriers attaquèrent tous de front. Prometheus se jeta sur son adversaire, empli de la ferme intention de l'éliminer. Mais alors qu'il était à quelques mètres de sa cible, le bandit disparut tout simplement. Il se tourna verrs l'adversaire de Mica. Lui était toujours présent, et faisait face à un brigand en plein fureur. Il peinait à parer les coups de Mica, précis, puissants, et d'une vitesse surnaturelle.

Une dague vint se planter dans son dos. Prometheus poussa un cri, avant de se retourner vivement. Son adversaire venaît de rapparaître derrière lui, et avait profité de l'inattention du guerrier. Sans sa lourde armure de paladin, Prometheus ne serait plus. Il voulut riposter d'un coup de bouclier, mais dejà l'homme avait encore disparu.

Olmuradiel lança une flèche en plein poitrine de celui qui semblait être un mage. Ce dernier leva simplement la main, et la flèche se désintégra. Il prononça quelques mots, et cinq projectiles ressemblant à des esprits, d'une blancheur pâle, foncèrent sur l'archer. Il les reçut de plein fouet. La douleur était forte, mais il tint bon. Etrangement, aucune goutte de sang ne vint perler le sol, aucune blessure ne fut perceptible sur son torse. Les projectils frappaient directement l'intérieur de son corps. Ce qui ne rassura pas Olmuradiel. Si un de ces projectils touchait le coeur...Bombardant le mage de flèches, il réflechit. Son ennemi ne pouvait pas lancer de sorts tant qu'il était préoccupé à détruire les projectiles, mais ceci ne durerait pas indéfiniment. Et ses alliés étaient trop occupés pour lui venir en aide. Soudain, il eut une idée. Interrompant son déluge, il attrapa frénétiquement dans son sac un disque métallisé, de la taille de sa main, qu'il lança avec précision entre les jambes du mage. Le disque se posa derrière son pied gauche. Avec un léger sourire, Olmuradiel se concentra. La corde de son arc luit d'une lueur bleutée. Et alors qu'il lança une flèche, cette dernière se dédoubla, encore et encore. FInalement un déluge de projectiles atteigenit le mage, qui ne put les éviter, étant occupé à préparer un sort. Il plongea en arrière afin d'éviter le maximum de flèches, et atterit sur le disque...Qui explosa en une colonne de feu.

- Misérable ! Hurla le mage. Je ne mourrais pas seul !

Olmuradiel fut étonné de voir qu'il pouvait encore esquisser le moindre geste, vu son état. L'explosion lui avait arraché une jambe. Le mage sortit de son sac un livre.

- Tu comptes m'envoyer te rejoindre dans l'autre vie avec un livre?

Le mage ne répondit pas, et concentra toute son énergie dans le livre. Cette concentration lui exiga un effort fatal. Mais alors qu'il rendit son dernier souffle, le livre se mit à léviter. De ses contours de dessinèrent des rangées de dents semblant aiguisées. Olmuradiel lui expédia une flèche de plein fouet. Le livre vivant n'en fut pas le moins du monde affecté. Bien sûr...Il ne pouvait ressentir la douleur.

Mica était en plein extase. Ce combat l'amusait visiblement. Ses attaques épuisaient son adversaire à une vitesse exponentielle. Mais lorsqu'il vit le livre, il décida de redevenir sérieux. Plongeant son bras vers son adversaire, il executa une de ses grande manoeuvres. Réalisant un quart de tour sur lui-même, il désarma son adversaire. Continuant sa danse mortelle, il lui trancha le tibia, et finit son tour en lui plantant sa dague en plein centre du crâne. Ne prenant même pas la peine d'essuyer son arme, il la lança en direction de Prometheus. Ce dernier se baissa afin de l'esquiver...

La dague se planta dans le vide.

Alors une forme humaine se dessina. Mica venait d'éliminer l'adversaire invisible de Prometheus.

- Comment as-tu fait ça? demande Prometheus, les yeux grand exorbités.

- J'ai fréquenté de nombreuses villes, garçon. Je connais par coeur la plupart des techniques de ces voleurs à la manque !

- Euh...Si quelqu'un pouvait m'aider...rétorqua Olmuradiel, en plein combat avec le minion du mage.

- Par mes ancêtres, mais qu'est-ce que c'est que ça?

- Je m'en charge, annonça calmement Prometheus.

Il s'avança calmement, rengaina son bouclier. Puis crispa les doigts de sa main gauche. Entre ses doigts se formèrent une énergie, et une sphère se forma, emplie d'un feu ravageur. Une partie de la sphère parcourut la lame de son épée, l'imprégnant de sa couleur enflammée. Prometheus déplia ses doigts et, hurlant, écrasa la sphère en plein sol. Alors cette dernière grandit à une vitesse ahurissante, entourant ainsi le paladin d'un dôme de feu se propageant autour de lui sur un rayon de plusieurs mètres. Le livre s'embrasa, mais cela ne suffisait pas. Tant qu'il pouvait voler, il ne s'arrêterait pas. Prometheus prit alors son épée encore enchantée de ses deux mains, leva le pied avant de faire s'effondrer la lame de tout son poids vers l'invocation. La bête fut coupée en deux, s'étala sur le sol, avant d'être complètement réduite en cendres.

- Bien, nous pouvons repartir, déclara Prometheus, qui avançait dejà comme si rien ne s'était passé.

Mica se demandait ce qu'il venait d'accomplir, mais ne posa pas de questions. Tous trois repartirent, encore plus essouflés qu'avant leur pause, mais animés pourtant d'une énergie folle.

Enfin, ils arrivèrent. Une cathédrale. Ils s'arrêtèrent un instant pour contempler sa beauté. La forêt était déboisée sur un large rayon, laissant ainsi pénetrer le soleil, illuminant l'endroit, le rendant encore plus beau qu'il n'était dejà.

- Nous y sommes...murmura Prometheus. Ce n'était pas la première fois qu'il venait ici, pourtant chaque fois ce bâtiment l'émerveillait.

- Vous pensez vraiment qu'ils vont nous laisser entrer? lâcha Mica, contemplant sa dague qu'il nettoyait avec un chiffon.

- Vous, non. Cet endroit n'est pas un lieu public. Allez donc vous reposer. Je ne serais pas long.

- Que sommes-nous censés faire, Prometheus? demande Olmuradiel, visiblement froissé de devoir rester à l'extérieur.

Prometheus haussa les épaules, et sourit.

- Vous n'avez qu'à faire connaissance !

Et il se détourna, gravit les marches en direction de l'imposante porte en bois massif, retenue par des charnières remarquablement bien forgées. Un jeune prêtre vint à sa rencontre. Ils s'échangèrent quelques mots, et rentrèrent, sous les yeux mi-ébahis, mi-furieux d'Olmuradiel et Mica.

Il gravit plusieurs escaliers, pour finalement atteindre le dernier étage. Il entra sans prendre la peine de frapper. La pièce était immense, impeccablement ordonnée. Des étagères de bois ornaient les murs blancs. Une cheminée crachait un feu léger, imprégnant la pièces d'une chaleur très agréable. Une table de marbre était dressée au centre, dominant un tapis central rouge et or. Un homme y était installé, occupé à penser. Entendant la porte, il leva lentement la tête, et vit le nouvel arrivant. Il le dévisagea longuement, avant de se lever sans mot dire.

- Cela faisait longtemps...Requiem. Entama Prometheus.

- Le temps passe si vite...Je suis heureux de voir que tu ne m'a pas oublié, répondit l'homme, un sourire en coin.

Ils s'enlacèrent brièvement, puis Requiem l'invita à s'asseoir. Un homme solidement bâti, pour un prêtre. Requiem était le gardien de cette Cathédrale. Il était un peu plus âgé que Prometheus, des cheveux blancs et lisses dont une mèche tombait sur son oeil gauche. Une veste blanche couvrait ses larges épaules, assortie avec un pantalon noir aux reliures dorées, contraste de couleurs le rendant encore plus imposant. Un chapelet pendait à son poignet.

- Tu n'as pas changé depuis la grande guerre, Requiem.

- Je te retourne le compliment. Mais tu n'es certainement pas venu pour discuter de broutilles.

- Non...en effet, annonça Prometheus, se débarassant de ses gantelets et décoiffant sa couronne. Je crains de n'avoir besoin de ton aide, une fois encore.

Le prêtre soupira.

- Je m'en doutais...Les attaques faisant rage partout dans la contrée, tu t'es mis en tête l'idée de pouvoir y mettre un terme.

- Et pourquoi pas? Quelqu'un doit bien se lever pour arranger les choses !

- Penses-tu en avoir le pouvoir?

- Tu m'étonnes, Requi. Nous avons affronté bien pire lors de cette fichue guerre ! Te rappelles-tu l'épisode du canyon?

- Une altitude immense...Des hommes perchés en haut, bombardant le sol de flèches et de rochers...Et nous en dessous. Je n'arrive toujours pas à croire que nous ayons réussi à les vaincre.

- Et pourtant, nous sommes ici, en train de discuter.

Prometheus désigna la salle en écartant les bras.

- Nous sommes ici, Requiem. Notre unité a accompli de grandes choses. Nous pourrions en accomplir davantage.

Requiem se pencha sur son siège, et réflechit longuement.

- Ma place est ici, Prometheus. Je dois m'occuper de ce lieu.

- Le rôle d'un prêtre n'est-il pas de s'occuper des personnes dans le besoin?

- C'est ce que je fais.

- Il doit y avoir une personne par mois venant ici. Ta présence ici n'est pas obligatoire. Mais nous aurons besoin de toi. Tu accomplissais des miracles sur le champ de bataille. Nous nous sentirons invulnérables.

Le paladin fixa droit dans les yeux son ami.

- Nous avons besoin de toi.

Le silence s'installa dans la pièce. Les deux hommes se fixèrent pendant un moment qui semblait être une éternité. Enfin Requiem se leva.

- Je vais donner des consignes à mes acolytes. Je ne serais pas long. Prépare mes affaires. Tu sais de quoi j'ai besoin.

Prometheus afficha un large sourire de réussite et de soulagement.

- Il en sera ainsi.

- Bon sang, mais que fait-il? Il commence à faire froid, ici !

Olmuradiel serrait les bras pour mieux affronter la brise mordante. Il avait été habitué au froid il fut un temps, mais il n'eut plus l'occasion de l'affronter des années durant.

- Cesse un peu de te plaindre.

- Tu as peur que je détourne notre fascinante conversation?

Aucun des deux n'avait ouvert la bouche depuis le départ de leur tardif ami. Mica demande alors de façon imprévue :

- Dis-moi, petit...J'ai entendu Prometheus t'appeler Disciple...

- Et tu veux savoir comment je suis devenu son disciple.

Mica hocha la tête.

- C'est une longue histoire.

[ Chapitre 3 ]



- Nous y sommes ! Clama fièrement Mica.
Ses compagnons furent surpris.
- Une plage? Nous avons marché si longtemps?
- Plage accueillante, en tout cas ! annonça Olmuradiel. Regardez ! Il ya une fête !
- C'est exactement ce à quoi je voulais vous mener ! Allez, ne moisissons pas ici ! Les tables ne resteront pas libres longtemps !
Ils s'assirent à la table. Des cocktails étaient dejà installés. Le sable était clair et chaud, la température parfaite, l'eau clapotait doucement...Un vrai petit paradis. Les quatre n'attendirent pas pour goûter le cocktail. Un mélange de fruits remarquablement bien préparé. Les gens d'ici savaient y faire. Une jeune femme vint les accoster, annonçant que le prix de fête n'était que de trois pièces d'or par personne. Aucun n'hésita à payer.
- Vous ne le regretterez pas, dit-elle. Je vous souhaite une merveilleuse soirée !
Alors même qu'elle s'éloignait, un homme se plça sur une piste de danse placée pour l'occasion, grande estrade de bois. Il fit tinter une clochette afin de capter l'attention.
- Mes chers amis ! Les gens d'ici vous ont promis une merveilleuse fête ! Si vous doutiez envore de la véracité de leurs paroles, voici pour vous la fleur du royaume, les perles du peuple...Les fameuses danseuses de Comodo !
Requiem fut interloqué.
- Comodo? Comment pouvais-tu savoir qu'il yavait une fête ici, Mica? Ce n'est pas la porte à côté...
- Je vous l'ai dit, je connais bien le royaume. Un atout pour notre groupe, croyez-le bien !
Il leva son verre, imité par ses comagnons. Chacun trinquèrent, puis la troupe arriva enfin sur scène. Un groupe de six jeunes filles, peu vêtues, d'un simple maillot, d'une cape liée aux hanches et d'une écharpe pendant à leurs bras, les demoiselles se mirent à danser et chanter avec une grâce démentielle.
Le regard de Prometheus fut attiré par l'une d'elles. Les cheveux tombant jusqu'aux épaules, longs et lisses, de couleur blanche, deux mèches rebelles au niveau du front, sa beauté était similaire à celle d'une nymphe. Il faillit bien en faire tomber son verre. Son regard ne quittait plus son visage doux, son corps parfait, ses déplacements divins...Une fille parfaite, avec une voix d'ange et une grâce sans égal.
- Alors, regrettez-vous d'avoir marché? Ce n'est pas déplaisant, avouez-le ! jeta Mica souriant.
- J'aime beaucoup, répondit Requiem.
- Un vrai délice, approuva Olmuradiel. Qu'en penses-tu, Prometheus?
Les trois paires d'yeux se dirigèrent vers leur ami, immobile comme la pierre, les yeux exorbités, la bouche légèrement ouverte, respirant à peine.
- Prometheus?
Ils tentèrent d'interpréter ce que Prometheus regardait si ardemment. Ils ne tardèrent pas à y déceler la jeune danseuse, et éclatèrent de rire.
- Serveuse, appela Mica, contenant à grand peine son fou rire. Comment s'appelle la jeune fille tout à droite?
- Chendra, monseigneur. N'est-elle pas magnifique?
- Plus encore que vous ne le croyez, répondit Mica désignant Prometheus.
La serveuse elle-même émis un léger gloussement.
- Oh, je vois...Peut-être désireriez-vous la rencontrer?
- Vous pensez qu'il sera capable de décrocher le moindre mot dans son état?
Prometheus n'avait toujours pas bougé d'un cil.
- Si vous changez d'avis...
La serveuse s'éloigna. Olmuradiel se pencha vers la table.
- Une jolie fille, c'est agréable, certes, mais si nous voulons former un groupe efficace, il nous faut des personnes fiables.
Requiem hocha la tête.
- Tu as raison. Je ne risquerais pas la vie d'une jeune fille pour si peu.
- Qui lui annonce? Demanda Mica.
La réponse n'eut pas le temps d'être donnée, car dejà la danse était achevée. L'homme qui avait annoncé la troupe reprit la parole.
- Ce n'est pas tout, mes chers amis ! Je jugez pas ses beautés à leur apparence...Elles sont délicates comme la soie, mais sauvages comme le tigre ! Place à notre tigresse !
Chendra s'avança vers le devant de la scène, et l'homme lui présenta un fouet. Alors il se recula, et une personne au milieu des tables jeta un poignard en plein sur la danseuse. Celle-ci resserra l'étrinte sur son arme, puis d'un revers de poignet, attrapa de sa liane le poignard et l'envoya se planter en plein dans une cible placée sur un arbre adjacent. Un tonnerre d'applaudissements s'éleva dans l'atmosphère, brisant l'état rêveur de Prometheus, qui affronta difficilement les regards moqueurs de ses camarades.
- Je n'ai rien dit, reprit Olmuradiel. Finalement, cette demoiselle nous serait très utile.
- Et puis nous ferions plaisir à notre ami, enchaîna Mica, lançant une tape dans le dos de Prometheus, toujours aussi gêné.
La fête terminée, le groupe converga vers la jeune fille. Elle leur jeta un regard méfiant.
- Un groupe d'hommes avec un tel regard n'est pas un bon présage, commença t-elle.
- Rassures-toi, nous voulons simplement te proposer une association, répondit Requiem.
Chendra haussa les sourcils.
- Une association? J'ai tout ce qu'il me faut, ne vous méprenez pas.
Mica prit la parole de manière directe. Il était tard, et si le sable était délicat pour s'allonger, il démangeait horriblement pour dormir. Il voulait trouver une auberge au plus vite.
- Nous avons vu ta dexterité. Nous voulons rétablir l'ordre dans le royaume, et nous voulons ton aide, c'est tout.
- Vous êtes bien gentils, messieurs, mais je préfère largement rester avec ma troupe que de partager des aventures douteuses avec une bande d'inconnus ! Bonne nuit !
- Aurez-vous le pouvoir de protéger votre troupe en cas de danger? Insista Requiem.
- Avez-vous un simple pouvoir messieurs? J'ai besoin d'une preuve.
Requiem leva les yeux au ciel, puis s'approcha de la danseuse arrogante. Il posa la paume de sa main sur son front, et murmura une incantation. Le front de Chendra fut impregné d'une lueur turquoise, avant de se propager sur tout son corps.
- Sens-tu la puissance émerger en toi?
La danseuse acquiesa.
- Pas mal...Autre chose?
Requiem recula, et ferma les yeux. Il fut soudain entouré d'une fumée verte, flottant lég-rement autour de lui.
- Olmuradiel...Prends ton arc et vise mon coeur.
- Comment? répondit Olmuradiel, abassourdi par cette demande d'attaque. Une flèche en plein coeur lui serait fatale !
- Ne m'oblige pas à me répeter...Confiance.
Olmuradiel n'insista pas. Aggripant à contrecoeur son arc, il visa Requiem. La flèche s'approcha à grande vitesse du coeur du prêtre....Avant d'être consumée instantanément par l'étrange fumée.
- Es-tu convaincue, maintenant? Soupira Requiem. J'ai plus intéressant à faire que montreur de foire.
Chendra réflechit longuement.
- Ca pourrait être intéressant...Bien. Nous n'avons plus de tournée dans le royaume avant un mois. Promettez-moi un grand voyage, et mes talents vous rejoindront !
- Parfait, clama Mica. Maintenant..
- Une dernière chose, l'interrompit Chendra. Dites à votre ami d'arrêter de me déshabiller du regard.
Un grand poids pesa soudain sur le coeur de Prometheus. Ca ne commençait pas très fort pour lui...
- Je, vais...Réserver des chambres, balbultia-t-il, trouvant le prétexte pour s'éclipser au plus vite.
- Le plus tôt sera le mieux, enchaîna la danseuse.
- Elle est dure, murmura Olmuradiel à Mica.
- Pas si charmante que ça, finalement...fut la réponse de ce dernier. Je n'aurais pas aimé être à sa place.

[ Chapitre 4 ]


Ainsi avançait le groupe, chaque fois un peu plus composé. Chacun se rapprochait un peu plus des autres...Sauf deux. A plusieurs reprises Prometheus tentait d'approcher Chendra, et chaque fois cette tentative fut accompagnée d'un échec douloureux. Il en souffrait, mais évitait de le montrer. Il y avait d'autres soucis en ce moment que son bien-être. Demain ils partiraient de Comodo. Pour l'heure, Prometheus était assis à une table avec Olmuradiel et Mica, jouant aux dés autour d'un repas banal mais apétissant, tandis que Requiem méditait dans sa chambre. Il fut déconcentré par Chendra. L'invitant à entrer, il s'assit sur son lit. Les chamres de l'auberge était assez grandes, faites de bois verni. Une ambiance plus montagnarde que côtière y régnait, mais la confortabilité ne se soucie pas du lieu.
- J'aimerais te parler, Requiem.
- Que se passe t-il?
- Je ne sais pas si c'est une bonne idée, finalement. Je ne vous connais pas, nous nous engagons dans une aventure douteuse, sans même savoir ce qui nous attend...Sans parler de ce Prometheus qui ne cesse de me regarder de toutes les manières...Je pense que je vais repartir.
- As-tu bien réflechi? Questionna Requiem, ce choix ne lui plaisant visiblement pas.
- Ma place est dans ma troupe, Requi...
Requiem sauta sur ce dernier mot.
- Vois-tu? Dejà tu m'appelles Requi. Tu te sens dejà familière avec nous. Si tu as peur d'affronter le monde extérieur, dis-le moi franchement, mais ne trouve pas d'excuses invraisemblables.
Il avait fait mouche. Peur? Ce prêtre allait voir de quoi Chendra était capable ! Elle lui révelerait bien assez tôt ses pouvoirs.
- Si tu le prends sur ce ton...
Requiem se leva, alla sur le balcon. La nuit était étoilée, la nuit à moitié pleine. Pas un seul nuage ne se promenait dans ce voile ténébreux.
- Quant à Prometheus...Je crois que certains de tes talents l'ont dejà conquis, ajouta t-il avec un sourire. Chendra fut quelque peu gênée, mais ne dit rien. Ce n'était pas la première fois qu'elle faisait tomber un homme sous son charme. Elle tourna les talons et franchit le seuil de la porte, quand Requiem la rappela.
- Oh, Chendra. Une dernière chose...Nous passerons par certains endroits moins bien fréquentés qu'ici...Peut-être une tenue un peu moins voyante...
Chendra le gratifia d'un clin d'oeil avant de redescendre. Elle décida de rejoindre Mica, Olmuradiel et Prometheus, toujours jouant aux dés, avant de se faire violemment attraper le bras et tirer à une table pour trois, occupée par trois hommes musclés, avinés, et visiblement de mauvaise fréquentation.
- Eh bien qu'avons-nous là? Une jeune fille pas très habillée? On pourrait peut-être s'arranger pour que tu ne le sois encore moins, hein ma belle?
Ses amis se mirent à rire. L'un d'eux passa la salle d'un regard noir, insinuant que celui qui tenterait de s'iterposer le regretterait bien assez tôt.
- Vous êtes loin d'être mon genre, vil déchet ! Lâchez-moi immédiatement !
L'homme reçut une violente gifle, ce qui ne lui plut visiblement pas.
- Catin ! Tu oses me frapper ! Je vais t'apprendre à me respecter !
Chendra pencha sa main libre vers sa hanche où devrait se tenir son fouet...Rien ! Elle l'avait oublié dans sa chambre. Et sans cette arme, ses chances de terrasser cette brute s'amenuisaient.
De son côté, Prometheus se tourna vers Mica, le fixant dans les yeux. Mica comprit ce regard, hocha la tête, et les deux se levèrent comme un seul. Ses deux-là s'étaient beaucoup rapprochés en peu de temps. On aurait pu croire qu'ils se connaissaient depuis l'enfance. Ils s'avancèrent donc, le regard noir, vers le groupe de vermines. Mica avait toujours son épais manteau, Prometheus une seimple cotte de mailles. Habitué à sa lourde armure, il restait rarement sans une quelconque protection. Les deux étaient armés mais ne voyaient pas l'interêt de sortir leurs lames.
- Tiens, tiens, tiens...Voilà les héros ! On s'occupe d'eux d'abord, puis de toi ensuite, ma jolie ! Attends-nous sagement !
Les trois hommes bondirent de leur siège, poings fermés. Leurs muscles étaent assez imposants, mais pas autant que ceux des deux équipiers. Ils n'avaient que l'avantage du nombre, ne pouvant certainement pas réflechir après autant de boisson. Deux se jetèrent sur Prometheus, et le plus vicieux des trois se lança à l'assaut de Mica. Il tenta de le serrer contre lui, mais Mica lui assena un violent coup de poigns en pleins poumons. L'homme à demi-courbé tentait difficilement de reprendre sa respiration. Mica n'hésita pas une seonde, et lui décrocha un coup de poing droit en pleine nuque. L'homme s'effondra aussitôt. Un adversaire de moins.
Les deux autres étaient un peu moins saoûls. L'un avait pris Prometheus par derrière, lui retenant les bras, tandis que l'autre s'approchait, une bouteille en main, l'intenteion ferme de la briser sur le crâne de sa proie. Mais alors qu'il était assez près, Prometheus prit appui sur les bras de l'adversaire derrière lui pour projeter ses deux jambes sur celui de devant. Une de ses grèves, lourdes bottes d'acier, lui fracasse le nez, l'autre manqua de peu le menton. Mais l'homme s'écroula, sonné. Alors Prometheus se pencha vers l'avant, afin de ramener sson géôlier devant lui. Mais alors qu'il le ramenait, l'homme était dejà évanoui. Prometheus se tourna alors vers Mica.
- J'en ai eu deux, tu n'en as eu qu'un. La tournée est pour toi ! S'exclama Mica, un sourire victorieux.
- Ce n'est pas juste ! Celui-ci était sur moi !
- Tu as raison. J'aurais dû lui demander gentiment d'attendre que tu aies fini ton premier adversaire, n'est-ce pas? ajouta Mica avec un clin d'oeil.
- Bon, bon...Mais n'en profites pas pour prendre une grosse commande, répondit Prometheus avec un sourire narquois.
Mica se mit à rire, puis retourna s'asseoir. Prometheus, lui, se tourna vers Chendra, qui avait un bleu sur son bras. L'homme avait serré fort. Alors qu'il s'approchait, elle l'incendia du regard.
- Sache que j'aurais très bien pu me débrouiller...
- Je n'en doute pas une seconde, répondit-il en posant sa main sur le bleu. Une lueur blanche sortit de sa main pour entourer la blessure légère qui disparut aussitôt.
- Il me restait toujours ceci...Continua t-elle, sortant un poignard d'un des replis de sa cape.
Prometheus la regarda d'un oeil sévère.
- Les aurais-tu tués?
- S'il le fallait.
- Prendre une vie est parfois nécessaire. Mais il ne faut pas y prendre plaisir, ni prendre cette vie sans avoir réflechi. J'ai été comme ça, il fut un temps. J'ai pensé que beaucoup méritaient la mort, que c'était leur seule échappatoire...Je me trompais, conclut-il, hochant la tête. Certains peuvent changer, même si on pense le contraire. Seule la colère nous fait croire qu'ils sont irrécupérables. Réflechis toujours lorsque tu pointes une arme vers quelqu'un, et demande-toi jusqu'où il est nécessaire d'aller.
Il se détourna et alla rejoindre Mica payer sa commande, comme prévu. Chendra était stupéfaite. Cet homme qui n'arrivait pas à prononcer un mot correctement devant elle, lui avait maintenant tenu un discours, remettant en cause sa façon d'agir. Un caractère lunatique? Pourtant Chendra avait senti un ton bizarre dans sa voix, alors qu'il énonçait qu'une vie ne devait pas forcément être prise. Comme de la tristesse. Regrettait-il un acte passé? Légèrement bouleversée, elle retourna à sa chambre. Dormir lui remettrait les idées en place.
En montant, elle croisa Requiem qui descendait. Ils ne s'échangèrent pas un mot, et Requiem alla rejoindre le groupuscule. Il se pencha vers Prometheus et Olmuradiel. Prenant le verre de ce dernier avec un sourire innocent, il prit une gorgée et lui rendit. Olmuradiel le regarda d'un air complice, quelque peu provocateur.
- Tu as de la chance d'être mon ami, lui dit-il avec un clin d'oeil.
- Sûrement, répondit Requiem, poussant la provocation.
Ils rirent, puis Requiem redevint sérieux. Prometheus prit la parole avant lui.
- Des nouvelles de Korby?
- J'allais vous le demander. Après la grande guerre, lui et Kulgan ont subitement disparu. J'ai une idée d'où ils peuvent être, mais c'est assez loin, et une confirmation serait nécessaire. Je ne voudrais pas traverser la moitié du royaume pour rien. Peut-être pourrais-tu utiliser quelques contacts...
Prometheus avait établi un grand réseau durant la grande guerre. Il disposait d'une intuition d'orientation, savait où aller et à qui demander quelconque information. Ce réseau avait parfois sauvé des vies, à lui comme à d'autres.
- Je propose d'utiliser notre dernier réseau, lança t-il en se tournant vers Mica.
- Eh là ! Pourquoi penses-tu que je sais quoi que ce soit au sujet de tes amis?
- Toi, non...Mais ta guilde, si.
Mica leva un sourcil.
- Ma...guilde? De quoi parles-tu?
- Tout voleur expérimenté trouve un jour où l'autre refuge à la guilde des voleurs, quelque part dans le désert. Je ne pense pas que l'un de notre groupe serait invité là-bas, continua t-il en se désignant, ainsi que Requiem et Olmuradiel. Mais tu pourrais leur demander. Ils savent beaucoup de choses.
Mica s'allonga sur sa chaise.
- Je ne sais pas...Il ya tellement longtemps que je n'y suis pas retourné...Ils ne me reconnaîtront peut-être pas. Ils attaquent à vue, sais-tu. Ce n'est pas un simple moulin.
- Ils ne doivent pas être stupides, dit Olmuradiel. S'ils voient que tu connais par coeur l'emplacement de leur lieu, leurs coutumes et leurs cachettes, ils te reconnaîtront forcément comme ami.
- Il a raison, continua Requiem. Si ce que tu avances est vrai, personne n'y entre facilement. Et de ce fait, une personne connaissant l'endroit est forcément une personne connue.
Mica était convaincu.
- Très bien...Nous irons demain. Il faudra louer des chevaux. Allons dormir. Nous partons de bonne heure demain.

Une mer de sable. Le grand désert. La chaleur était épouvantable, la poussière montait aux yeux. Rien à l'horizon. Un groupe de cinq cavaliers bravait ce lieu infernal. Heureusement pour eux, les bêtes du désert n'étaient pas bien féroces. Un coup suffisait souvent à leur arracher la vie.
- Quel paysage monotone...
- Encore un peu de patience, Prom. Nous apercevrions dejà la ville à l'horizon sans toute cette poussière. Une fois là-bas, je partirai seul à la guilde. Cela vaut mieux.
Personne n'objecta. Il fallait retrouver Korby et Kulgan au plus vite. Des rumeurs prétendaient que des monstres gigantesques apparaissaient de plus en plus fréquemment, complètement au nord.
- Je ne comprends pas pourquoi tu tiens à les retrouver au plus vite, Prom, dit Requiem. Aucune menace sérieuse ne pèse pour le moment, aucune véritable armée n'a été signalée...
- Je ne sais pas...Je ne suis pas tranquille. Je pense qu'il y a une véritable menace.
- J'espère que nous tomberons sur plus concret qu'une pensée...
- Cela ne te semble t-il pas bizarre? Autant d'attaques, à autant d'endroits différents et éloignés? Plusieurs personnes doivent diriger des attaques si espacées. Et quelqu'un doit forcément tirer les ficelles.
Requiem hocha la tête. Il n'était pas entièrement convaincu, mais Prometheus n'avait pas tout à fait tort. Mieux valait être sur ses gardes.
- Là-bas ! S'exclama Olmuradiel.
- Morocc ! Enfin ! Je vous laisse ici.
- Tu ne viens pas? Un peu de repos serait conseillé...
- Je préfère en finir au plus vite. Si je m'installe dans cette ville, je ne voudrais pas en repartir ensuite...
Et Mica fit virer son cheval vers l'ouest. Accelérant la marche, il sortit de son manteau un foulard qu'il noua sur son visage. Il était maintenant face au vent, et sa gorge commençait à l'irriter. Ils fallaient évidemment qu'ils élisent demeure en plein milieu du désert, pensa t-il. Heureusement le trajet n'était pas long. Une imposante pyramide se dressait devant lui. Il descendit de cheval, mena ce dernier à une petite oasis, puis avança. Pas un souffle, pas un bruit. Deux torches indiquaient l'entrée, portées par deux colonnes. Mica en prit une, et entra. Un bruissement d'ailes se fit entendre, accompagné par un autre. Bientôt une cacophonie s'installa, accompagnée de cris stridents. Des chauves-souris...L'alerte avait due être donnée. Mica ne s'en soucia pas, et avança. Il esperait vivement que sa mémoire ne le trahisse pas, car cet endroit était un véritable labyrinthe. Les murs serpentaient ça et là, presque tous menant à une impasse sombre. Il ne regarda pas devant lui, mais observait attentivement ses pieds. L'endroit était truffé de pièges. L'obscurité cachait les trous dans certains murs. Il marcha des heures durant, pestant contre celui qui avait construit un tel lieu. Quand enfin, il vit avec bonheur une rangée d'escaliers. Passée celle-ci, il trouverait un couloir qui le mènerait là où il désirait aller. Il descendit les escaliers en hâte. Bientôt il sortirait de cet enfer. Bientôt il pourrait....
Une lame lui taillada le bras gauche.
Il tomba en avant, se tenant le bras. Le sang coulait beaucoup. Le muscle avait été touché. Il se leva pour voir son attaquant. Ou plutôt son attaquante, à en juger par les courbures de ses vêtements. Elle était vêtue d'une jupe plutôt courte, d'un haut léger, de cuissardes et de mitaines, le tout en tissu orange et or. Sa tête en revanche était masquée.
- Debout, ordonna t-elle d'une voix douce mais autoritaire. Qui es-tu?
Elle se tenait derrière lui, ne pouvant donc distinguer son visage. Ce n'est que pendant sa chute que Mica a pu apercevoir à qui il avait affaire. Un katar ornait sa main droite.
- Ca fait mal...réponditce dernier avec indifférence. Réalisait-il qu'il jouait avec sa vie? L'assassine leva son katar, afin de lui trancher la gorge.
Le katar trancha le vide. En un éclair, Mica s'était baissé, l'assassine ayant relâché sa garde alors qu'elle voulait l'achever. Avec une vitesse fulgurante, il sortit sa dague et utilisa son imparable technique de désarmement. S'approchant doucement de sa collègue, il avança la dague au niveau de son front.
- Un hurlement, et toute la guilde sera sur ton dos, le prévint-elle.
- Ce n'est pas ça qui me préoccupe...
D'un geste net, il trancha le foulard. Une cascade de cheveux blonds déferla alors sur la jeune fille, révelant une grande beauté. Mica lâcha sa dague. Il était stupéfait.
- Maeva...murmura t-il.
L'assassine froissa les yeux, analysant des yeux celui qui semblait bien la connaître. Bientôt ses yeux s'ouvrirent également en grand. Elle se jeta à son cou et l'enlaça de toutes ses forces.
- Mica ! Dit-elle au bord des larmes. Je te croyais mort.
- Maeva, répondit-il en l'enlaçant aussi. Pourquoi m'as-tu abandonné? Pourquoi n'as-tu donné aucun signe de vie ces dernières années?
- Lorsque j'ai réussi à m'enfuir...J'ai entendu des bruits de métal. j'ai cru qu'ils t'avaient executé sur-le-champ...Dans mon désespoir, je n'ai pas imaginé l'éventualité que tu sois vivant...
Elle reserra encore l'étreinte de ses bras fins. Les larmes perlaient toujours de ses yeux. Puis elle l'embrassa délicatement.
- Tu n'as pas changé...murmura t-il, avant qu'ils ne s'embrassent à nouveau.

- Il devrait dejà être rentré...
Prometheus faisait les cent pas sur la place centrale de Morocc. La nuit était tombée, les boutiques étaient fermées. Et si le paladin sentait la fatigue l'envahir, il n'était pas excité à l'idée de rouiller encore une nuit supplémentaire dans une auberge. A ce rythme-là, son groupe d'aventuriers se chengerait peu à peu en groupe de voyageurs vagabonds.
- Le voilà, dit Olmuradiel, sa vue aiguisée lui permettant de le voir s'approcher. Tiens? Il n'est pas seul...
Mica rejoignit le groupe, le bras gauche posé sur les épaules de sa mystérieuse compagne, un bandage couvrant sa blessure.
- Désolé du retard. J'ai eu un léger...contretemps, dit-il souriant à cette dernière.
- Qui est-elle? Voulut savoir Requiem. A son départ Mica était célibataire, et le revoilà accompagné d'une jeune fille à qui il fait les yeux doux.
Prometheus hocha lentement la tête.
- "Seule la fille de notre groupe réussit à s'échapper"...
Mica acquiesa.
- Tu as vu juste. Voici ma grande équipière...Et reine de mon coeur. Je vous présente Maeva.
La nuit était pleine, les visages clairement disctincts.
- Maeva?
Chendra, qui jusque-là n'avait pas dit un seul mot, s'approcha brusquement. L'assassine s'avança également.
- Ton visage ne m'est pas inconnu...
Chendra décrocha un de ses colliers composé de deux amulettes. L'une représentait une fleur, l'autre un coeur. Maeva enleva alors sa mitaine...Les mêmes amulettes pendaient à une petite chaîne en or enroulée autour de son poignet.
Les deux filles s'enlacèrent vigoureusement, laissant exploser leur joie.
- Décidément, tout le monde connaît cette fille, ne put s'empêcher de dire Requiem.
- Maeva et moi nous connaissont depuis l'enfance, lui répondit Chendra. Mais où étais-tu passée? Nous n'avions guère que treize ans lorsque tu as disparu...
- Je...ne souhaite pas en parler. Pas devant un tel public en tout cas.
Elle regarda le groupe.
- Je vois que tu t'es fait de puissants amis, dit-elle à l'adresse de Mica. Ses connaissances lui permettaient d'identifer chaque membre du groupe à la simple vue de leurs vêtements et objets.
- Pourquoi ne nous rejoindrais-tu pas? Dit Chendra. Nous serions heureux de t'avoir avec nous !
- Et plus encore, ajouta Mica.
- J'en serais heureuse, répondit l'assassine, se serrant contre Mica. Mais je ne sais pas si la guilde me laissera partir...
- La décision t'appartient, lança Prometheus. En parlant de cette guilde....As-tu les informations necéssaires, Mica?
Mica désigna sa compagne.
- Je les ai...
- Vas-tu disparaître une fois encore? Questionna Chendra, l'air triste. Nous laisser une fois encore?
Ces arguments touchèrent Maeva. Elle se tourna vers Prometheus.
- Je te mènerai à ceux que tu cherches...

[Chapitre 6]

La jeune Maeva avait tout de suite trouvé sa place dans le groupe. Elle n'était jamais seule, tantôt avec Mica, tantôt avec Chendra, dans les deux cas pour rattraper le temps perdu, mais pas de la même manière avec les deux. Ceci présentait avantages et inconvénients : Ni elle ni ses deux amis ne quittaient un grand sourire; Tous trois étaient heureux comme on peut rarement l'être; L'un avait retrouvé l'amour, l'autre l'amitié, et Maeva avait recuperé les deux. Mais si elle passait tout son temps avec eux, elle ne s'adressait jamais au reste du groupe, ce qui rendait les présentations quelque peu floues. Il s'avérait donc difficile d'en savoir plus sur cette assassine. Une fois Olmuradiel lui avait posé une question sur son passé. Maeva avait simplement répondu qu'elle avait fait certaines choses dont elle n'était pas toujours fière, et que le reste ne le regardait pas. La conversation s'était arrêtée là.
Ainsi le groupe avançait grâce à cette mystérieuse jeune fille à la double personnalité, bavarde et amicale devant Mica et Chendra, et silencieuse devant les autres. Ils marchaient, encore et toujours, passant du sable aux plaines, des plaines aux collines, et des collines aux plateaux. Requiem semblait excedé.
- Nous passons plus de temps à marcher qu'à résoudre les soi-disant problèmes graves que tu m'as relaté, Prom.
- Il ne reste qu'eux à retrouver. Ensuite nous pourrons entamer nos recherches. Crois-moi, je suis las de parcourir le royaume de nord en sud pour reconstituer notre équipe. Je me console en me disant que les monstres vaincus sur le passage sont toujours une maigre compensation, et que bientôt nous reformerons notre légendaire groupe.
- Je ne suis pas entièrement d'accord pour les monstres. S'ils sont apparus subitement, ils peuvent très facilement revenir.
Il prit une pause, leva le menton et les yeux au ciel, souriant d'un air rêveur.
- Mais je te donne tout à fait raison sur la magnificience de notre groupe.
- Je me demande tout de même pourquoi Korby et Kulgan ont disparu sans laisser de traces...
- Sans doute parce qu'ils savaient que tu reviendrais les ennuyer, répondit Requiem en riant.
Le plateau était désespérément désert. Aucune trace d'un quelconque paysage ou signe de vie. Même le désert de Morocc paraissait plus vivant. Mais soudain, au beau milieu de ce désert, des colonnes de fumée s'élevèrent, de la couleur de la tempête. Un brouillard total enveloppa très vite le groupe. Chacun sortit ses armes, aucun n'était rassuré. Ce brouillard n'était pas naturel.
Une lame manqua de peu de trancher le bras de Requiem. Celui-ci hurla de douleur, plaçant vite sa main sur la plaie afin de la soigner. Très vite une fumée blanche en sortit, et pénétra directement dans la blessure, qui disparut. Qui se cachait derrière cette fumée? Combien étaient-ils? Pourquoi attaquaient-ils? Si la situation ne changeait pas rapidement, ces questions seraient sans réponse.
Prometheus ne se découragea pas, et, fermant les yeux, étira un bras devant lui, et l'autre vers le sol. Il prononça quelques mots d'une langue ancienne, et le sol libéra une aura qui se mit à tournoyer autour de lui. Le fluide magique se leva jusqu'autour de sa poitrine, pour entrer dans la paume de sa main étendue devant lui. Enfin elle ressortit de l'autre main, pour animer à même le sol. Une aura aussi claire que la lumière du jour entourait maintenant Prometheus, et entoura légèrement le corps du reste du groupe.
- Requiem...
- J'ai compris.
Une autre attaque arriva, celle-ci de loin. Une flèche vint directement à la rencontre d'Olmuradiel, perforant son poig droit. Les attaquants avaient remarqué son arc et cherchaient sûrement à l'handicaper pour le combat. Curieusement, aucune douleur ne traversa l'archer, aucune goutte de sang ne perla. D'un geste négligent, il enleva la flèche. Aucun trou n'était visible dans sa main. En revanche, des gouttes tombèrent au sol...Depuis la main de Prometheus.
Si Requiem et Olmuradiel ne furent pas choqués ayant dejà bataillé aux côtés du paladin, Mica, Maeva et Chendra furent abassourdis. Cette aura au sol pourrait donc transporter la souffrance d'autrui? Cela semblait impossible...Et pourtant ce fut Olmuradiel qui reçut la flèche, mais bien Prometheus qui en avait la séquelle. Prometheus intercepta leurs regards.
- Tant que vous restez dans cette aura, vous ne risquez rien.
Puis il arma son bouclier de la main gauche, et lança d'autres incantations. Une colonne s'éleva autour de lui, de couleur grise, puis vira subitement à la couleur dorée. La défense du groupe était organisée.
- A quoi servent ces colonnes? Voulut savoir la danseuse.
- Tu le sauras bien assez tôt, répondit Olmuradiel.
Une autre flèche fusa en direction de Maeva. Cette fois le front était visé. Mais alors que la flèche arriva à un mètre de sa cible, elle ralentit subitement, comme si une main invisible l'avait attrapée. Le projectile vif vit sa vitesse presque réduite à néant. D'un revers de main, l'assassine chassa la flèche, qui tomba au sol sans même s'y planter. Elle regarda Prometheus, qui hocha la tête en souriant. Voilà à quoi servait cette mystérieuse colonne, combinée à son aura.
- Maeva, entama Prometheus, tu as la meilleure discrétion. Tâche de sortir de ce brouillard et informe-nous du nombre d'ennemis. Requiem, occupe-toi de rendre impuissantes les attaques. Olmuradiel, tâche de détecter les mouvement dans l'ombre. Chendra, Mica, tenez-vous prêts à attaquer au signal de Maeva.
Chacun s'éxecuta sans questions. Requiem entoura chaque membre du groupe de sa fameuse fumée verte, Maeva plongea dans la fumée noire, utilisant ses disciplines de l'ombre pour se rendre invisible, Olmuradiel suivit la direction de Maeva des yeux pour s'assurer qu'aucun ne la blesse, Mica et Chendra se placèrent dos à dos pour se protéger de tout front, et Prometheus referma sa prise sur son épée.
Maeva revint bien assez vite, et contre son gré. Elle fut violemment projetée de la fumée, tombant sur le dos au pieds de Chendra. Elle ne semblait pas blessée gravement, mais cette projection lui coupa momentanément le souffle. Une voix sombre s'éleva de part la fumée.
- Imbéciles ! Pensiez-vous avoir la moindre chance avec un tel éclaireur? Pensez-vous seulement pouvoir me vaincre?
Mica se raidit sous l'insulte proferée à son aimée.
- Sors donc de l'ombre, que je te montre mon pouvoir !
- Allez, mes créatures ! Ravagez cette bande d'incapables ! Ramenez-moi leurs têtes !
Et de la fumée sortirent quatre formes humanoïdes de taille impressionantes. Des créatures gigantesques, l'une armée d'un arc, deux d'épées et la dernière d'une lourde masse, elles se jetèrent chacune sur une cible. Des golems. Voilà qui rendait difficile le combat. Ces créatures étaient puissantes, très résistantes et ne ressentaient pas la moindre douleur.
Ayant la plus lourde défense, Prometheus se résolut à attaquer les golems au glaive, aidé d'Olmuradiel. Mica disposait d'une grande agilité, et pouvait tenir tête au golem à la masse. Ce qui laissait un adversaire pour Chendra, qui choisit d'attaquer le second épéiste, et un dernier, l'archer, qui devrait s'opposer à Maeva.
Prometheus se jeta sans mise en garde sur son adversaire. Ce dernier leva sa lourde épée et la fit résonner sur le lourd bouclier de Prometheus. Il tint bon, mais le choc avait vibré dans son bras entier. Il analysa l'attaque portée. Une attaque basique. Il eut une idée en tête mais attendit le second coup pour s'assurer de ce qu'il avançait. Ce coup ne tarda pas. Il était de la même trempe. Prometheus fut rassuré. Celui qui avait créé ce golem ne disposait que de très faibles conaissances en combat. Le colosse ne portait que des attaques simples sans aucune stratégie. Prometheus attendit la prochaine attaque pour placer sa riposte. Le monstre éleva une fois de plus son bras...Prometheus sortit de son fourreau sa deuxième épée, et la lança de toutes ses formes dans l'aisselle du golem. Alors qu'il baissa son bras pour frapper, il fut bloqué. La créature était mise hors d'était de nuire, momentanément. Dejà le golem tentait frénétiquement d'abattre son arme, et l'épée ne résisterait pas longtemps à une telle force.
Les autres semblaient avoir leur part de problèmes. Mica esquivait sans grande peine les coups de masse du géant, qui chaque fois marquaient le sol d'un léger cratère, mais il ne pouvait cependant pas l'attaquer. Le monstre agitait les bras de manière grotesque ses bras, rendant impossible une approche. Le problème étéit similaire pour le reste du groupe. Si intercepter les attaques était facile, réussir à blesser ces colosses était difficile. Prometheus se risqua à une attaque frontale, et usant de toutes ses forces, porta un coup puissant sur la cuisse d'un épéiste. Le coup réussit à briser un morceau du roc qui constituait la bête, et cette dernière s'écroula. Sans volonté humaine, elle ne pouvait se relever. Le paladin ne fut pas mécontent de sa lame. Elle ne l'avait jusque-là jamais trahie, et il semblait bien que ceci durerait encore.
Soudain, il tomba lui-même à genoux. Tournant rapidement la tête, il put apercevoir que Chendra avait été touchée par un épéiste. L'épée avait voulu lui trancher la cuisse, mais la danseuse avait réagi en conséquence, évitant ansi le pire. Ignorant la douleur, il ne put cependant se relever. Sa respiration fut alterée, il souffrait horriblement. Requiem comprit trop tard que sa magie avait cessé; Une flèche avait traversé Maeva en pleine poitrine. Ne sentant pas la douleur, elle l'enleva rapidement. Mais alors qu'elle regardait le sol, elle vit que l'aura diminuait. Prometheus ne disposait plus d'assez de forces pour maintenir sa propre magie. Requiem se précipita vers lui, mais fut repoussé et assomée par un imposant coup de masse. Le golem avait abandonné Mica pour se précipiter sur le prêtre. Coment cel était-il possible? Comment cette chose inanimée avait-elle pu rélfechir? Mica réalisa alors que le mage caché derrière devait sûrement contrôler par un quelconque lien ses créatures. Il avait intentionnellement visé les points faibles afin de mettre hors d'état de unire leur armure humaine, puis empêché le prêtre de remettre sur pied cette armure.
Une autre flèche arriva droit sur Maeva, lui transperçant la hanche gauche. Elle ne put l'éviter à temps et perdit elle aussi conaissance.
- Non ! Hurla Mica.
Il se jeta fou de rage sur le golem archer, mais sa colère lui fit baisser sa garde. L'épéiste se jeta sur lui, et d'un mouvement sec lui planta son épée en plein ventre. Olmuradiel, désemparé, ne savait plus où attaquer. L'archer lui décocha une pluie de flèche. Il se protéga du mieux qu'il put, mais les flèches lui percèrent bras et jambes. Il tomba de douleur. Il ne restait que Chendra debout.
Ce qui eut pour effet de faire avancer les trois golems vers elle. Celui à l'arc et celui à la masse, placés derrière elle, ne bougaient pas, mais l'épéiste s'avançait devant elle d'un pas constant.
- Tu es très belle, dit la voix. Quel dommage de priver le monde de ton visage...
Prometheus avait gardé les yeux ouverts durant le combat, et avait assisté au combat. Une rage sans précédent s'empara de lui. Son rôle était de protéger ses amis, ils étaient là par sa faute. Il ne pouvait pas les laisser courir vers une mort certaine ! Pire encore, il vit le golem avancer, prêt à tuer celle qu'il aimait...
Non. Ceci ne se produira pas...
Usant de toutes ses forces, se concentrant, il réussit à ignorer la douleur et se lever. Il hurla, et l'aura qu'il avait conviqué se remit en place. Courant le plus rapidement qu'il put, il se rua vers Chendra...L'épée de pierre ne se heurta pas à une chair tendre...Mais à une solide armure.
Cette dernière avait amoindir la puissance du choc, mais Prometheus fut néanmoins transpercé en plein ventre. Sa vue s'obscurcit, sa respiration se fit saccadée, néanmoins il sourait. Il était arrivé à temps.
- Je ne céderai pas...murmura t-il, tandis que du sang sortait de sa bouche.
Le golem retira son arme du ventre du paladin, et se prépara à frapper à nouveau, mais Prometheus l'enchaîna de coups d'une manière surprenante. Repoussant ses limites, il attaqua encore et encore, chaque fois arrachant un peu de pierre. Mais sa force décroissait de vitesse alarmante. Sa tristesse ne s'en accrut que davantage. Il ne voulait pas céder à son adversaire, mais il savait pertinnement que ses forces ne lui permettraient pas de venir à bout des trois sbires de l'invocateur. Il sentait qu'il avait condamné ses amis.
Le golem épéiste finit par tomber. Prometheus se tourna vers l'archer, mais dejà il ne tenait plus debout. Il était encore une fois à genoux, son coeur battait à une vitesse folle, il sentait venir le manque d'oxygène, et il ne réussit même plus à distinguer ses adversaires.
Le brouillard se leva.
Chendra regarda autour d'elle. Le cercle d brouillard avait disparu, et les deux golems ne bougaient plus. Très vite elle souleva Olmuradiel et l'écarta des amas de pierre. Ceux-là commençaient à tomber. Elle vit alors approcher deux hommes, L'un aux cheveux blancs habillé d'un cape tombant jusqu'aux chevilles, l'autre d'une robe de mage fermée par une ceinture. Il se pencha calmement vers Prometheus, et lui murmura à l'oreille :
- Quand donc cesseras-tu d'attaquer tête baissée...
Prometheus s'écroula. L'homme recoiffa alors d'un geste ses courts cheveux rouges et s'adressa à Chendra comme à son compagnon.
- Ce garçon n'est pas sérieux...
- Qui êtes-vous? Demanda Chendra, perturbée. Allez-vous les aider?
Celui aux cheveux blancs s'approcha de Requi, l'autre de Chendra.
- Nous sommes arrivés à temps. Une fois encore...
Chendra ne comprenait pas. Ces hommes connaissaient-ils le groupe?
- Nous sommes des mages du nord. Mais tu peux m'appeler Kulgan, ma jolie.

oO

c'est trop wahou !!!
j'ai été completement captiver par ton histoire, elle est enorme.
prom, celui qui ecrit plus vite que son ombre ^^
J'espere bien que tu a prevu une suite
et encore jetjet, que l'inspiration soie aussi bonne pour la suite

Franchement : Trop trop bien =) Elle est magnifique cette FF, on fait de ces beaux combats ^^ Mais mon passage préféré reste quand même celui où j'ai retrouvé Weily

Ps: j'adore le combat à la dague et les dommages que j'inflige au gars à une vitesse "exponentielle" xD

Tout simplement captivant !!!! Prom sur ce coup la tu assure méchament

J'adore !!! la suiiiiteeeeeee

Trouve toi un éditeur mec

très bon travail j'adore

La maison n'était pas grande, mais confortable, et la place était suffisante pour loger un groupe harassé. Les deux sauveurs les avaient emmenés chez eux. Ils étaient les hommes que les aventuriers cherchaient.
- Kulgan a senti une présence néfaste non loin, dit celui aux cheveux blancs, Korby. Quant à moi, j'ai senti la magie à l'oeuvre.
Mica était assis sur un canapé, les bras autour de la taille de Maeva, qui était assise sur ses genoux. Olmuradiel était placé sur le rebord, bras croisés. Chacun sentait encore légèrement la souffrance, mais Requiem avait fait un excellent travail. Il s'occupait toujours de Prometheus, qui était absent.
- Dis-moi...Korby. Comment as-tu connu le groupe?
Korby regarda longuement l'assassine. Pourquoi une personne si discrète s'intéressait-elle à ce genre de détails?
- Elle est simplement curieuse, dit Kulgan à l'adresse du sorcier.
Les deux se concertèrent des yeux, puis hochèrent la tête. Ils étaient occupés à jouer aux échecs, pourtant aucun des deux ne semblait véritablement concentré sur le jeu. Pourquoi Kulgan avait-il prononcé ces mots? Y avait-il un quelconque lien entre ces deux mages?
- Les premiers que j'ai connu sont Requiem et Kulgan, répondit Korby, tout en avançant sa tour. Nous avons grandi ensemble, jusqu'à ce que Kulgan ne parte en voyage exceller ses talents. J'allais souvent sur une vaste plaine pour m'entraîner. Mais je n'y étais pas seul.
- Prometheus...Souffla l'archer.
Korby hocha la tête.
- Exact. Nos talents étaient différents, nos chemins opposés, mais nous nous entraînions ensemble. Nous nous sommes connus ainsi.
- Attends, le coupa Mica. SI tu as grandi avec Kulgan et Requiem, alors tu dois avoir leur âge. Comment se fait-il que tu t'entraînais avec Prom si tu étais plus âgé?
- Je voulais atteindre la plus haute distinction parmi les mages. Pour atteindre ce but, il me fallait un entraînement conséquent.
Il marqua une pause, continuant son jeu. Puis il enchaîna :
- Lors de la grande guerre, nous devions nous grouper. Requiem savait de quoi nous étions capables, et forma notre groupe. Au départ il n'y avait que Prom, lui et moi. Puis Prom trouva un disciple, Kulgan revint de ses études, et d'autres amis nous rejoignèrent.

- Comment va -til?
Chendra montait à l'étage prendre des nouvelles de Prometheus. Requiem descendait, l'air épuisé.
- Il s'en sortira, répondit le prêtre. Je l'ai dejà soigné dans des états pires, dit-il levant les yeux au ciel. Tu peux aller le voir, si tu veux. Il devrait se reposer, mais il ne sent pas la fatigue.
Requiem continua son chemin en murmurant : Je ne le comprendrais jamais...Chendra poussa la porte, et vit pour la première fois le paladin sans armure quelconque, un énorme bandage recouvrant tout le torse. Prometheus était allongé sur le lit, mais se releva dès qu'il vit la danseuse entrer. Un tique au coin de sa bouche informa cette dernière que la blessure n'était pas encore totalement oubliée. Les rideaux étaient tirés, la pièce somre, mais l'intérieur était parfaitement perceptible. Le soleil brillait dehors.
- Ne force pas trop...souffla t-elle en posant une main sur son épaule.
Prometheus se leva, regardant Chendra droit dans les yeux.
- Ma santé te préoccupe t-elle? Dit-il en souriant, la fixant toujours.
La danseuse détourna son regard, ce regard la dérangeait. Les yeux de Prometheus renfermaient une grande expression.
- Je ne sais pas...Je ne voudrais pas que tu gardes de séquelles par ma faute...
- Je ne pouvais pas te laisser mourir, Chendra.
- J'imagine...
- Qu'as-tu ressenti, lorsque je me suis placé devant toi?
La question était inattendue. Chendra n'avait pas imaginé l'entendre en montant.
- Pourquoi me demandes-tu ça?
- Je veux savoir, répondit-il simplement.
- Je ne sais pas...Tout allait si vite...
- Tu ne le sais pas? Ou bien refuses-tu simplement de me le dire?
Chendra était perturbée. Cette conversation ne lui plaisait pas du tout.
- Je vais te laisser, je pense. Tu as besoin de repos.
Prometheus émit un léger gloussement.
- De repos...Bien sûr je comprends.
Elle était partagée. Il posait certes des questions indiscrètes mais il avait risqué sa vie pour sauver la sienne. Il méritait plus de réconfort que ça.
- Pourquoi? Pourquoi l'as-tu fait? l'interrogea Chendra.
Prometheus s'approcha, la fixant toujours. Il plaça délicatement son bras autour des épaules de Chendra...Puis la ramena vers lui d'un mouvement sec et l'embrassa.
- Pour ça, souffla t-il.
Chendra s'éloigna lentement, le regardant d'un air hébêté. Puis elle tourna les talons et sortit. Prometheus se lécha le contour des lèvres, puis hocha la tête d'un air satisfait. Il était heureux, et rassuré. Elle ne l'avait ni repoussé, ni giflé.
Elle courrait dans les escaliers. Que venait-il de faire? Quel était ce sentiement en elle à ce moment-là? Pourquoi n'a t-elle pas pu le gifler? Elle n'avait jamais rien ressenti de tel pour lui, jusqu'à présent. Et maintenant elle ne pouvait plus effacer ce souvenir de sa mémoire. Elle s'arrêta net avant d'entrer dans la pièce commune. Mieux valait que les autres ne la voient pas en un tel état.

- Elle est partie lui tenir compagnie. Il va bien.
Korby sourit.
- Tu devrais avoir l'habitude, Requi, maintenant.
- Le ventre transpercé? Et il a néanmoins tenu tête à un golem?
Maeva était étonnée. Kulgan se tourna vers elle. Cet homme avait un regard déroutant, comme s'il n'était pas seul à vous regarder. Ses yeux étaient d'un bleu étoilé, ses pupilles n'étaient pas visibles derrière ce mélange de bleu vif et de blanc lumineux.
- Prometheus est un esprit libre.
- Un esprit libre?
- Un humain n'utilise pas la totalité de son potentiel. Ses limites sont tracées. En se concentrant suffisamment, ou en puisant une grande force émotionnelle, Prometheus pout briser ces limites, utiliser son corps dans sa totalité, inhiber tout sentiment. Douleur, fatigue...Il peut ignorer même de telles blessures. Mais il y a un prix à payer. Si le corps fixe des limites, c'est pour notre propre sécurité. En repoussant ses limites, Prometheus doit fournir un effort surhumain, qu'à la longue même ses sources de concentration ne peuvent ignorer. C'est pourquoi après de tels combats, il s'effondre.
Maeva n'ajouta rien. Elle n'avait pas connaissance d'une telle force spirituelle. A dire vrai, elle n'avait jamais eu besoin d'y recourir. Elle était rarement vaincue, et de ce fait rarement blessée.
- Comment sais-tu tout ça? Voulut savoir Mica.
- Kulgan n'est pas un magicien comme moi, répondit Korby. Il est ce qu'on appelle un mystique.
Kulgan approuva de la tête, avançant un pion.
- Nous autres magiciens utilisont l'énergie pure pour lancer nos sorts, enchaîna Korby, levant sa main gauche pour y faire apparaître une boule de feu. Les détails seraient trop longs à expliquer. Les mystiques utilisent un autre courant. Le spiritisme. Ils sont directement liés aux âmes de gens passés.
- Ce qui explique ses yeux, continua Olmuradiel. Il n'avait pas longuement fréquenté Kulgan durant la grande guerre, mais savait ce qu'il fallait savoir sur lui.
- Ces âmes l'aident en tout point. Kulgan a renoncé aux arts profanes afin de maîtriser complètement les pouvoirs que lui confèrent ses alliés.
- C'est une bonne chose, dit l'archer. Cela t'empêche de renoncer au bien. Si tu sors du droit chemin, les esprit peuvent t'ôter tout pouvoir n'est-ce pas?
- Les esprits ne sont pas tous bons, se contenta de répondre Kulgan.
- En tout point? Reprit Mica.
- Certains m'enseignent, d'autres me protègent, certains encore attaquent directement mes opposants. Mais mon pouvoir ne s'arrête pas là...
Kulgan se leva, plia un bras derrière son dos, poing fermé. Ses yeux devinrent entièrement bleus. Il désigna de l'autre main Mica. Ce dernier fut parcouru d'un étrange sentiment. Comme si quelqu'un entrait en lui.
- Tes pensées sont confuses, dit une voix en lui. Difficile de cerner l'intégralité de ta personnalité...
Les yeux de Mica étaient à présent identiques à ceux de Kulgan.
- Qui es-tu? Pensa t-il, imaginant bien que la pensée devait être le moyen de communiquer.
- Kulgan m'a convoqué pour te servir...Momentanément. Je suis Krizlan. Ton histoire me rappelle la tienne. Oui, je sais tout de toi. Protège ton groupe, mon garçon, car ils t'aideront à sortir de la dépression qui risque à tout moment de t'envahir. Et surtout prends bien soin de ta dulcinée. Un léger rire envahit Mica. En cas de combat, je te prêterai mon soutien. Je t'apporterais ma force et ma discipline. Au revoir, jeune guerrier.
Mica retrouva ses yeux normaux. Sa vue n'était plus différente, et son cerveau apaisé. Il sentait néanmoins dejà un vide.
- Incroyable...Murmura t-il, secouant la tête.
- Le soutien apporté est considérable. Mais l'effet n'est pas infini. C'est pourquoi il faut savoir se débrouiller sans.

Double post pour éviter le surpoids de caractères XD.

Je tenais juste à tous vous remercier pour vos encouragements, ça me fait vraiment plaisir et ça me pousse à continuer toujours plus .

Par contre le truc assez mauvais c'est qu'il faut refaire tous les italiques à la main :/ donc dans certains chapitres on les voit pas, je n'ai pas pu le faire, je m'en excuse. L'italique sert surtout à exprimer soit une pensée, comme dans le chapitre présent, soit une forte émotion ( choc, renversement total de situation, ou encore une personne furieuse, exemple : "Tu as fait quoi??? )

Alors là, Prometheus, c'est sans doute la meilleure FanFiction que je n'ai jamais lue ! Le langage soutenu que tu utlises est très bien géré, les descriptions sont riches de détails, les actions accrochent le lecteur, et le suspens ne manque pas
Bravo à toi mec
continue comme ça

wahou wahou wahou !!!
Je crois que je vais imprimer ton ff et le lire chaque soir avant de m'endormir !!!

Sinon j'adore les yeus que tu m'as donner ^^

bravo prom, encore une fois tu est le meilleur

edit je viens de la relire de A a Z et je me suis aperçu qu'il n'y a pas de chapitre 5, quel suspens !!!

Sisi, en fait Ary a mélangé les chaps ( Ouh la coquine, mais non j't'en veux pas, après tout c'est qoi qui m'a tout post <3 ), mais le chap5 est théoriquement l'aventure "spéciale" XD de Mica et Weily dans la pyramide.

Encore merci pour vos messages .

Moi je dis bravo a Pron!

Il m'a fallu 1 heure pour la lire mais ca valait le coup ^_^

Continue comme ca =)



PS: j'arrive qand ? xD nan je rigole <3

Chapitre VIII

Prometheus s'était levé, et s'apprêta à rejoindre le groupe. Il ne put cesser de penser à son dernier contact avec Chendra. Il se sentait au mieux, espérant que ce baiser ne serait pas le dernier...Chassant cette idée, il attacha sa ceinture à laquelle pendait son fourreau, et descendit les marches. Tous étaient là, sauf une, assise à la première marche, afin que les autres ne la voient pas, la tête posée entre les mains. Prometheus se râcla la gorge, et Chendra se retourna vers lui.
- Quelque chose ne va pas? Questionna-t-il.
- Si, si, répondit Chendra. Tout va bien....
Sans attendre d'autres paroles, elle se leva et alla également rejoindre le groupe, esquivant ainsi une conversation à laquelle elle ne voulait pas participer.
En les voyant, Requiem soupira.
- Je t'avais dit de ne pas bouger, Prom...
- En effet. Mais c'était il ya au moins quinze minutes, répondit-il en souriant.
Requiem n'objecta pas. Prometheus avait subi un entraînement spécial chez les croisés; Leurs blessures pouvaient cicatriser en un rien de temps. Ils pouvaient ainsi retourner au combat quelques minutes après avoir frôlé la mort.
- Messieurs, continua Prometheus, hochant la tête en direction de Korby et Kulgan. Vous n'avez pas changé.
- Toi non plus, répondit Korby, montrant du doigt les épais bandages couvrant le torse du paladin.
Mica, Maeva et Chendra dévisagèrent ce dernier de haut en bas. En tant que guerrier, ses muscles n'étaient pas négligeables, mais ils ne l'avaient encore jamais vu sans au moins une cotte de mailles. Il était là vêtu d'un simple pantalon et d'une chemise de cuir ouverte au niveau du torse, révélant des blessures guéries par Requiem. Il avait perdu plusieurs dizaines de centimètres d'épaisseur.
- J'espère que Requiem vous a mis au courant de tout...
- Oh, que oui ! dit Kulgan d'un ton inattendu. Il paraît que tu veux encore affronter des dizaines de démons pour un motif dont tu doute toi-même.
- Je vois qu'il a résumé les choses...Prometheus se tourna vers Requiem, qui lui répondit d'un sourire innocent.
Le bruit d'une porte explosant se fit entendre. Tous sursautèrent et se turent.
- Olmuradiel...Murmura Prometheus.
Son disciple s'approcha du bruit, et colla son oreille au mur.
- Quatre. A leur manière de marcher, ils ne doivent pas être humains...
La pièce où se situait le groupe ne pouvait être atteinte que par un endroit. Tous se placèrent alors devant cet endroit, attendant les probables agresseurs.
Ils ne tardèrent pas à arriver. Quatre bêtes immondes munies de longues langues baveuses, d'un corps difforme marron hérissé de pointes, d'épaisses cornes au niveau du front. Ils se tenaient sur deux longues pattes, courbés, leurs griffes avant touchant le sol.
Ceux qui avaient fait la grande guerre connaissaient ces monstres-ci. Une puissance non négligeable, mais incapables de réfléchir.
- Restez tous en arrière, prêts à les attaquer à distance. Requiem, Kulgan et moi allons les tenir durant ce temps.
La technique était simple. Placer en avant ceux qui sauraient le mieux résister pendant que les autres les bombardaient sans ménagement. Olmuradiel, Chendra et Korby se placèrent en arrière comme prévu, mais Maeva et Mica refusèrent, se jetant tête baissée vers les quatre démons.
- Non ! Hurla Prometheus, se jetant lui-même vers les ennemis. Quelle folie ! La moindre blessure de ces bestioles pourrait être fatale ! C'est alors qu'il se souvint que lui-même n'avait plus d'armure. Il y avait pensé trop tard, et dejà un des monstres leva son énorme bras vers le paladin. Prometheus dégaina son épée en un éclair, et frappa au torse la bête, déplaçant son épée et ouvrant ainsi une énorme plaie. Le démon hurla, tandis qu'un liquide noirâtre se répandit sur le sol. Tout se passait bien pour le moment. Ces monstres étaient puissants mais très peu résistants.
Le deuxième s'approcha de Kulgan, courrant à toutes jambes, les deux bras en arrière. Il voulait visiblement lui porter un coup d'une rare violence. Kulgan ne bougea pas, attendant simplement l'attaque. Mais alors que la bête était collée au mystique, tête baissée, griffes dehors, elle le traversa. Kulgan se retourna d'un mouvement, et levant un bras alors qu'il plaça l'aute derrière son bras, murmura des paroles inconnues tandis que ses yeux se bleutèrent comme un ciel sans nuages. Deux anneaux jallirent de son corps, s'éloignant l'un de l'autre avant de se croiser sur la tête du monstre. Il fut décapité sur le coup.
- Esma...Murmura Kulgan en fronçant légèrement les sourcils, comme s'il venait tout simplement de soulever une brindille.
Les choses se compliquèrent cependant par la suite. Maeva tranchait à l'aide de ses katars l'un des démons, aidée par Mica qui jonglanti de manière spectaculaire avec sa dague. Le démon ne pouvait rien faire d'autre qu'attendre une mort certaine sous cette pluie de coups. Alors qu'il allait s'écrouler sur ses opposants, une aura bleue l'entoura subitement, et il fut congelé sur place. Korby. Le sorcier pointa simplement un doigt vers sa statue de glace...Et la fit exploser sur le coup, répandant dans la salle des dizaines de morceaux de démon congelé.
Le dernier démon était cependant placé derrière Maeva, et était sur le point de la couper en deux. Prometheus se jeta sur elle, et la repoussant d'un revers de bras, fut attaqué de plein fouet au bras gauche par la griffe. Il regretta de ne pas avoir son bouclier, et ne dut qon salut qu'à une légère barrière magique qu'avait pu placer Requiem entre la griffe et le bras. Sans cela Prometheus aurait très certainement perdu un membre. Il leva son épée afin de contre-attaquer, mais dejà Korby avait réagi. Une imposante boule électrique était apparue tout autour du dernier démon, le faisant reculer de plusieurs mètres. Comment cette boule de foudre avait-elle pu arriver au monstre sans toucher un membre du groupe? Le mage se tourna vers Kulgan, qui avait le bras pointé vers le démon. Cela paraissait incroyable. Il avait réussi à déplacer à sa guise une masse magique de cette taille. Le duo magique de Korby et Kulgan recelait plus d'une force.
Ainsi s'achevait donc l'attaque, ne comptant qu'un blessé. Prometheus se leva péniblement tandis que le sang coulait sur son bras. Il plaça sa main droite sur la blessure, et relâchant une légère flamme blanche, la fit disparaître. Ses talents de soins lui permettaient de soigner les blessures extérieures comme celle-ci. Il était néanmoins furieux, et gifla Maeva. Voyant ceci, Mica voultu venger son amour, mais d'un revers, Prometheus lui administra un autre coup. Il avait cependant cette fois-ci fermé le poing.
- Vous rendez-vous compte que votre folie aurait pu vous tuer? Hurla t-il, dépensant presque autant de rage en ces mots qu'il ne l'avait fait face aux démons. Comment peut-on être aussi irresponsable?
- Désolé, répondit Mica, sur un ton plus indifférent qu'honnête. Les ordres ne nous atteignent pas de manière générale...
- Si vous êtes incapables de marcher sous mes règles, alors peut-être vaut-il mieux vous laisser en arrière !
- Ca suffit, dit Maeva, s'énervant à son tour. Tu n'es pas le chef ici, tes ordres n'ont aucune influence sur nous !
- Mes ordres vous permettent de rester en vie !
Prometheus était excedé. Il tourna les talons et retourna vers la chambre qu'il avait quitté il ya peu. Personne ne bougea pendant un léger intervalle de temps. Son ancienne équipe durant la grande guerre ne fut pas choquée, mais les autres étaient sous le choc. Etait-ce bien Prometheus? Comment l'homme si calme quelle que soit l'issue du combat avait-il pu exploser ainsi de rage? Maeva et Mica se tournèrent vers les autres.
- Pour qui se prend t-il? Demanda Maeva, visiblement toujours énervée par la gifle qu'elle avait reçu.
- Prometheus ne supporte pas qu'on ne l'écoute pas durant les batailles...Souffla Requiem.
- C'est un comportement d'enfant ! S'offusqua Mica.
- Peut-être, enchaîna Korby, mais nous le comprenons parfaitement.
Les deux voleurs étaient déroutés. Olmuradiel se rassit, et entreprit l'histoire :
Il ya quelques temps de cela, Prometheus était en mission avec un escadron qu'il ne connaissait pas. Ils traversaient un col de montagne, lorsque les mêmes monstres qu'ici les ont attaqués. Il n'y avait pas à s'inquiéter, avait pensé mon maître. Son escadron se battait à dix contre cinq. De plus Prometheus avait expérimenté ces démons-là. Il donna à chacun une position précise, mais personne ne l'écouta. Il répéta l'ordre, sans plus de résultats. Certains membres de l'escadron étaient inexpérimentés et avaient de ce fait peur, d'autres pensaient ne pensaient simplement qu'au prestige qu'ils pourraient amener en faisant face seul à ce quintet. Le combat, qui aurait dû se dérouler sans même une blessure, tourna au carnage. Les monstres, en infériorité numérique, n'avaient aucun mal à terrasser à cinq contre un le malheureux qui tentait de les affronter seul. Ainsi le groupe diminuait légèrement, neuf, six, quatre...Tandis que les démons avançaient avec grande assurance. Alors qu'ils n'étaient plus que trois contre cinq, Prometheus réalisa qu'ils n'avaient plus aucune chance...Et s'enfuit, laissant derrière lui deux bleus face à cinq horreurs.
Olmuradiel ferma les yeux un court instant, soupira, et enchaîna :
Il se ne l'est jamais pardonné. On ne l'avait pas éduqué à fuir, à laisser quiconque en péril. Son rôle était de protéger les autres quel qu'en soit le prix. Alors qu'il courrait, il pouvait entendre les cris atroces de ses deux équipiers, et le bruit abominable de la chair arrachée et des os brisés. Vous pouvez comprendre, maintenant, j'imagine. parce que quelques personnes n'ont voulu en faire qu'à leur tête, neuf personnes ont péri de façon abominable. Après cet échec cuisant et cette fuite impardonnable, Prometheus fut retrogradé, et sombra dans la dépression des semaines entières. Chaque nuit il revivait ce cauchemar...Puis il a trouvé la force de continuer. Il s'était juré que ceci n'arriverait plus jamais, que plus jamais il ne laisserait mourir un innocent, qu'il mettrait sa stratégie au service de son équipe, afin que plus jamais une vie ne soit prise inutilement.
Kulgan continua le récit :
- Et c'est pour ça qu'il devient fou de rage lorsqu'il voit que quelqu'un brise sa tactique. Ca lui rappelle tous ces souvenirs, et ça lui confère une peur énorme...
- Celle que cette histoire recommence une deuxième fois, finit Korby.
Maeva et Mica se turent. Ils réfléchirent un instant, se posant plusieurs questions. Il était vrai que Prometheus agissait de manière prétentieuse lors des combats. Mais après ceci, pouvait-on vraiment l'en blâmer?
- Je crois que je peux comprendre ce qu'il ressent, dit Mica, hochant légèrement la tête.
Personne ne continua cette discussion. Le silence règna plusieurs minutes dans la pièce, avant que finalement Korby ne brise ce dernier.
- Nous allons préparer nos affaires. Il semblerait que notre groupe ait besoin de rallumer la flamme, dit-il en souriant.
- Et ne croyez pas allumer ce flambeau sans avoir à nous supporter! S'exclama Kulgan en riant.
Et ainsi s'acheva la formation de l'ancienne légendraire équipe, accompagnée cette fois de nouveaux membres, non moins puissants.

Comme a t'on habitude tu nous a pondu une suite d'une grande qualité.

Bravo a toi, une fois de plus tu a prouvé que tu a beaucoup de talent

Une seule angoisse me tourmente, mais ou est la suite !!!