La grande épopée

tout simplement pationnant

CHAPITRE IX :

Tous étaient prêts, sauf un.
- Prometheus ! Hurla Requiem du rez-de-chaussée à l'étage. Arrête de râler, nous partons !
- Un instant, fut la réponse.
La colère avait disparu de Prometheus. Il avait un autre problème. Réussir à enfiler son armure autour de tous ses bandages. Il y parvint cependant après cinq bonnes minutes. L'armure s'était réparée pendant la nuit. Elle ne disposait pas que d'un enchantement...
Le groupe attendant toujours en bras. Un imposant bruit métallique les fit tous lever. Prometheus avait perdu sa discrétion, un talent qu'il ne maîtrisait pas beaucoup à la base.
- Tu as mis du temps...
Prometheus ne répondit pas. Il se tourna vers Chendra, qui détourna son regard. Il baissa les yeux, soupira, et enfin avança vers la porte. Tous le suivirent, mais Chendra resta en arrière. Un murmure la fit sursauter.
- Que t'arrives t-il?
C'était Maeva.
- Rien...Répondit Chendra en secouant la tête.
- Chen...Nous avons certes été séparées pendant un long moment, mais nous avons toujours tout pu nous dire ! Et tu sais pourtant qu'il est rare que je parle à quelqu'un...
L'assassine venait de marquer un point. Maeva n'était pas de nature bavarde ou confiante. Peu de gens connaissaient son passé, encore moins avaient sa confiance. Sa vie à la guilde des voleurs n'avait fait que renforcer son isolement. Chendra était l'une des deux seules personnes à savoir qui était vraiment cette Maeva, cette assassine au regard de fer, aussi redoutable que mystérieuse. Chendra la regarda dans les yeux.
- Il m'a embrassée, chuchota t-elle.
Maeva hocha la tête, puis sourit.
- Je me demandais quand ceci arriverait...
- Que veux-tu dire par là?
- Tu n'as jamais remarqué à quel point ses yeux étaient en permanence pointés sur toi?
Chendra se souvint alors de leur première rencontre, à Comodo. Il est vrai qu'il n'avait pu détacher son regard une seconde.
- Si...Souffla t-elle simplement.
Maeva avait plus d'une question à lui poser sur le sujet, mais un bruit arrêta la conversation. Kulgan.
- Nous vous attendons...Dit-il simplement. Ses yeux étaient bandés d'une écharpe noire. Pour éviter que les gens ne croisent son regard perturbant? Ou car la guilde ne voulait pas voir son esprit scruté en permanence?
- Nous arrivons.

- Ils ont survécu...
La voix sifflait. Une voix démoniaque.
- Je n'en attendait pas moins d'eux. De plus, il est dans leur groupe.
Le deuxième interlocuteur avait une voix humaine.
- Il est devenu puissant...En bien peu de temps...Dois-je m'en occuper?
- Non. Il ne nous dérangera pas bien longtemps. Concentrons-nous sur notre plan.

Le groupe marchait en direction de la capitale. Il y aurait certainement des informations là-bas, sur un quelconque raid de monstres, des attaques surnaturelles, ou encore sur la venue de ces monstres depuis quelques temps.
- Prontera sera bientôt visible, entama Korby.
La neige tombait. En peu de temps le groupe était passé de la chaleur des plages aux neiges d'un hiver en capitale. Cependant un détail les choqua. Plus ils se rapprochaient de Prontera, moins la neige était fréquente...Elle fondait.
- J'ai l'impression que l'air se réchauffe, dit Mica.
- Regardez ! Hurla Olmuradiel, pointant l'horizon du doigt.
Au centre de Prontera se tenait une colonne de fumée noire...
La ville était en feu.
Des murailles enflamées de la capitale tombaient des gardes qui tentaient aussi héroïquement qu'inutilement de repousser les hordes démoniaques qui infestaient la ville. Des démons de toutes formes, de toutes tailles...Mais aussi des humains. Une humaine plus précisément, qui se tenait sur la statue de la fontaine centrale, admirant le spectacle, prenant plaisir à voir les défenseurs se faire tuer, les innocents se faire massacrer. Korby fronça les yeux, avant de secouer la tête de plus en plus fort.
- Non...Ca ne se peut...
Il se jeta à travers la mêlée, courant à travers la rue principale. Le groupe le suivit, faisant fi des monstres. Curieusement, ces derniers n'attaquaient pas, ils se contentaient de regarder passer les imprudents. Korby se retrouva finalement face-à-face avec l'étrange silhouette. Celle-ci se téléporta directement devant le groupe. Ses yeux étaient similaires à ceux de kulgan...Sinon qu'ils étaient d'un rouge sang, et qu'ils brûlaient. Elle les gratifia d'un sourire venimeux, avant de regarder le sorcier.
- Nous nous retrouvons enfin...
- Kelam...Ne put qu'articuler ce dernier.
- Me revoir te fait autant d'effet? Je suis flattée.
- Mais qu'es-tu devenue...
- Ce que je suis devenue? Je suis devenue l'incarnation même d'une puissance incommensurable! Je suis devenue assez puissante pour commander une armée d'un revers de main!
Korby secoua la tête une fois encore. Il ne voulait pas croire à tout ceci. Tout ceci devait être un mauvais rêve!
- Tu as toujours refusé de suivre la voie de la puissance! Continua Kelam. Tu étais trop attaché à tes stupides valeurs morales, à tes stupides amis! Ils t'empêchent d'avancer, Korby, ne le vois-tu donc pas? Tu as gâché ton potentiel pour cette bande d'incapables! Te rends-tu compte de ce que nous airons pu faire ensemble?
- Ca suffit! Hurla Korby, retrouvant ses esprits, mélangeant désespoir et fureur dans son cri.
La magicienne leva un bras en direcion de Korby, et une large plaie s'ouvrit dans sa poitrine.
- Ne me parle pas sur ce ton! Je vais te laisser une unique chance de survie! Rejoins-moi ou meurs avec tes crétins d'amis!
- Jamais je ne me soumettrais à cette bassesse!
Kelam voulut repéter son geste, mais Korby s'entoura d'une aura magique. La barrière résista à l'attaque.
- Si puissant...Et si stupide...Bien! Meurs donc!
Elle disparut en une épaisse fumée noire, alors que les monstres se jetèrent sans prévenir comme un seul sur le groupe.
- Ne bougez pas...Dit Korby d'une voix étrangement calme...Et vide d'émotions.
Sans se soucier de son épaisse blessure, il leva les bras au ciel, et incanta une formule en une langue ancienne. Avant même que les démons ne puissent approcher, deux éclairs en forme de serpent s'entrelaçant descendirent des cieux, s'écrasant au sol avec fracas. Un choc électrique jaillit de ces deux éclairs, pulvérisant complètement la nuée, n'en laissant qu'une charpie immonde.
- Où sont passés tous les autres? Demanda Prometheus.
- Ils partent...Mais pourquoi? Répondit Maeva, montrant du dogit les monstres restants qui se ruaient vers la sortie.
- Ils doivent chercher d'autres victimes...Oh non!
Prometheus se rua à l'encontre des monstres. Requiem lui agrippa le bras afin de l'arrêter.
- Ils se dirigent vers Izlude! Nous devons les arrêter!
- Nous ne pouvons faire face à une telle horde, Prom...
- Je ne les laisserai pas détruire cette ville!
Requiem ferma les yeux et soupira. Il sortit de sa sacoche une pierre bleutée, qu'il jeta au sol. La pierre se fendit, libérant une colonne blanche, qui grandissait de plus en plus.
- Par ce portail, nous pouvons y être avant eux. Si je ne peux pas te raisonner...Alors je combattrai avec toi.
Prometheus regarda autour de lui.
- Vous avez accepté de former cette équipe afin de purifier le mal. Aujourd'hui nous pouvons sauver une ville. Nos chances de survie sont minimes. Izlude est ma ville natale, et je refuse de la voir tomber. Mais je ne blâmerais en aucun cas ceux d'entre vous qui refuseraient de venir. Cette décision est vôtre.
Kulgan haussa les sourcils.
- Comme si tu allais pouvoir repousser cette horde à toi tout seul...Epargne tes beaux discours, et montre-nous le chemin! Lâcha t-il avec un sourire.
- Tu m'as épargné à la taverne...Puis en joignant ton groupe j'ai pu retrouver ce qui m'était le plus cher au monde. Il regarda Maeva. Je ne veux pas la perdre, mais je ne peux pas abandonner celui qui m'a permis de retrouver une raison de vivre.
- Grâce à cette équipe j'ai pu retrouver mon amour, enchaîna Maeva. Si vous y allez, je vous suis.
- Je suis avec vous, dit également Chendra en hochant la tête, avant de regarder Prometheus, qui lui adressa un sourire.
- Je pense qu'il est inutile que je te donne mes raisons, Prom, dit Olmuradiel avec un sourire moqueur.
Tous se tournèrent vers Korby. Il ne dit un mot, et s'engouffra dans le portail.

Ils se retrouvèrent ainsi tous à l'entrée d'Izlude. Un pont séparait la ville de l'endroit d'où surgiraient bientôt les légions de Kelam.
- Ce pont est le seul accès par voie terrestre, entama Kulgan. Si nous voulons les empêcher de passer, je ne vois qu'une solution.
- Je suis d'accord, répondit Prometheus.
- Nous sommes venus sauver Izlude...Et voilà que nous la détruisons à la place des monstres, soupira Korby, en levant une main en direction du pont. Une aura rouge feu en sortit, et une boule de feu se jeta en avant, grossissant à vue d'oeil, avant de s'écraser, détruisant l'amas de pierres.
- Bien. D'ici vous pourrez atteindre les monstres sans qu'ils puissent vous atteindre en retour, dit le paladin.
Ainsi commença l'assaut. Korby fit tomber toutes sortes de projectiles du ciel, Olmuradiel envoyait ses flèches à vitesse incalculable, imité par Chendra, tandis que Kulgan abattait ses esprits magiques sur les monstres impuissants, qui ne pouvaient que se regarder mourir l'un après l'autre. Ils n'avaient ni l'intelligence de se frayer un passage, ni celle de fuir. Prometheus fut soulagé. A cette vitesse-là, Izlude serait très vite hors de danger.
C'est alors que de la flopée de monstres sortit une aura sombre, qui se leva au-dessus d'eux, prenant forme d'une main humaine, d'une taille démesurée. Celle-ci fonça droit sur le groupe, avant de se jeter sur Chendra, l'empoignant, et la ramenant au troupeau de démons.
- Chendra! Hurla Prometheus,, cherchant desespérement une issue afin de la rejoindre. Requiem! Envoie-moi là-bas!
- C'est du suicide!
- Envoie-moi là-bas!
Voyant la fureur de son ami, Requiem n'insista pas. Sous cette colère Prometheus pouvait affronter n'importe quoi...Tout comme se faire tuer par inattetion. Il sortit une deuxième gemme bleue, qu'il jeta à terre. Prometheus se jeta dans le portail...Et se retrouva au beau milieu de la nuée. Chendra était visible. Elle avait sorti son fouet et combattait avec une frénésie sans précédent. Prometheus libéra une énergie enflammée de son poing gauche qu'il libéra au sol, rasant quelques démons, avant de sortir son épée et de trancher tout ce qui pouvait l'être. Heureusement, le groupe était expérimenté. Ni les projectiles de son disciple ni la magie de ses amis n'atteignait les deux prisonniers des démons.
Le nombre d'ennemis décroissait peu à peu. Prometheus tentait de se rapprocher de Chendra, mais chaque monstre tué était instantanément remplacé par un autre. Ils ne voulaient pas que les deux équipiers combattant côte-à-côte. Prometheus comprit alors que Kelam devait toujours les diriger. Ces démons stupides n'auraient pu trouver seuls l'idée de disloquer le groupe. Soudain il vit apparaître devant lui un monstre ressemblant à un minotaure, tenant dans une main un lourd fléau d'armes, et dans l'autre une hache à double tranchant. Les deux se jetèrent l'un sur l'autre, levant haut leurs armes respectives...Le sang se déversa...Du torse de Prometheus.
Le minotaure disparut alors, laissant place à un des démons, l'épée tendue, un rictus aux lèvres. Une illusion...L'épée avait percé un poumon. Prometheus sentit son souffle faiblir, sa vue se voiler. Il vit alors Chendra. Il ne pouvait pas la laisser! Il tenta de faire face au monstres, mais ce dernier tourna l'épée dans la plaie. La douleur était atroce. Une flèche vint se percer dans le crâne du monstre, le forçant à lâcher son arme. Olmuradiel. Prometheus retira la lame de son torse, et illumina sa main gauche d'une aura blanche. Il allait se soigner, et retournerait combattre. Il avait dejà vu pire blessure. Mais alors qu'il approcha l'aura de sa blessure, celle-ci disparut. C'était impossible! Quel genre d'arme pouvait bien causer d'aussi importantes blessures, percer la plus lourde des armures, et empêcher quelconque guérison? Voilà qui n'arrangeait pas les choses. Il avait appris à soigner les blessures afin d'échapper à la mort en attendant de véritables soins, mais le cas présent, il était impuissant. Il posa les genoux à terre, haletant, se tenant le torse comme pour empêcher le sang de couler. Il regarda encore Chendra. Il devait trouver la force de continuer à combattre!
Sa vue s'assombrit peu à peu...Avant de briller d'un éclat bleu éblouissant.
- Eh bien, mon jeune ami, ton bras à encore beaucoup à faire ici!
La voix avait parlé depuis son esprit. Qui cela était-il? D'où venait-il et pourquoi?
- Ton ami m'envoie pour t'aider, dit simplement la voix. Alors lève-toi et bats-toi!
Se lever, Prometheus ne le pouvait pas...Et pourtant. Toute douleur disparut de son corps, et il se mit à courir en direction de la horde. Lui, ou son allié spirituel. Prometheus ne dirigeait plus ses mouvements désormais. Il se sentait contrôlé, comme une marionette. Son allié avait dû manier l'épée plus d'une fois, à voir la dexterité incomparable avec laquelle il tranchait les légions ennemies. Chendra n'était plus très loin...
Alors qu'il allait tuer le dernier monstre les séparant, une énorme sphère blanche s'étendit tout autour de Chendra, se propageant à une vitesse folle, rasant tous les monstres alentours, repoussant Prometheus ainsi que son contrôleur mystique. La horde fut pulvérisée, se consumant de flammes blanches. Mais d'où venait cette sphère? Prometheus était à bout. Titubant, il s'avança de Chendra, le distinguant à peine...Distinguant de longs cheveux noirs. Etait-ce bien Chendra? Elle semblait la même, et pourtant son apparence avait changé.
Ce fut la dernière image que vit Prometheus avant de s'effondrer.

Que dire à part excellent ? Continue comme ça

CHAPITRE X :

- Penses-tu qu'ils se doutent de quelque chose?
Chendra frottait vigoureusement ses mains à l'eau chaude. Le sang de démon lui collait toujours à la peau. Elle examina un moment son poignet. Un tatouage représentant une licorne y était apposé. Elle fut alarmée par un détail: Quelque chose brillait, suivant les contours du tatouage. Une petite étoile, vestige de l'imposante énergie qu'il dégageait.
Maeva lui tendit une paire de mitaines.
- Ils n'ont probablement pas vu ta transformation à travers cette masse de monstres. Mais une chose est sûre, ils se posent des questions. L'innocente danseuse venant à bout d'une horde sans la moindre égratinure...
Chendra grimaça tout en enfilant les mitaines. L'étoile ne brillait pas à travers la soie noire. A vrai dire, ces mitaines lui allaient bien. Elle souria en contemplant ses poignets.
- Garde-les, je te les offre, lui dit Maeva, qui avait compris le message à travers les yeux de son amie. Chendra la remercia en lui sautant au cou.
Maeva et Chendra étaient un duo très lunatique vis-à-vis des autres. Chendra ne parlait pas souvent au reste du groupe, et Maeva ne parlait pas souvent tout court. Les assassins ne sont pas réputés pour leur sociabilité. Pourtant, lorsqu'elles étaient ensemble, elles pouvaient se parler des heures, se racontaient tout. Leur confiance l'une pour l'autre était totale, et pour preuve, Maeva était la seule à connaître la vrai signification de cette licorne. Le sujet dévia soudainement sur ce dernier combat.
- Je n'avais encore jamais développé un tel pouvoir...Sous cette forme, j'aurais pu venir à bout de ces monstres en quelques minutes...Mais je l'ai vu arriver, le torse ouvert...J'ai eu peur qu'il ne puisse y survivre...Et puis mon tatouage s'est illuminé comme il ne l'avait jamais fait auparavant.
Chendra marqua une pause.
- Pourquoi a t-il pris un tel risque? Pourquoi s'est-il jeté dans cette nuée? Ne réalisait-il pas qu'il n'avait pas la moindre chance?
- L'amour fait parfois faire d'étranges choses, répondit Maeva en lui adressant un clin d'oeil.
- De qui parles-tu?
- De lui...Comme de toi.
Chendra ne dit plus rien. Elle se souvint de la fois où il l'avait embrassée, après avoir plongé sous la lame du golem pour la sauver. Elle se souvint que son coeur s'était serré lorsqu'elle l'avait vu s'écrouler face aux démons. Etait-elle tombée amoureuse?
- Où est-il en ce moment? Demanda t-elle, comme pour changer de sujet.
Maeva se mit à rire.
- Tu t'inquiètes pour lui?
- Réponds-moi!
Chendra ne s'était même pas rendu compte de sa soudaine agressivité. Ce changement soudain de caractère ne fit qu'accroître le sourire de son amie.
- Encore et toujours, en train de se faire soigner...La plaie qu'il a n'est pas naturelle...Je n'en sais pas plus.
Chendra voulut aller le rejoindre, mais Maeva l'agrippa par le bras.
- Lui t'a bien vue...Murmura t-elle.

- Debout! Debout, la terreur!
Prometheus ouvrit péniblement les yeux.
- Ah, enfin!
Il regarda à droite, à gauche...Personne. D'où venait cette voix? Secouant la tête, il n'y prêta plus attention. Instinctivement, il passa une main sur son torse. La plaie avait disparu. Même pas de cicatrice.
- Nous avons dû nous y mettre à trois pour la soigner! Le prêtre, le mystique, et moi-même! Tu n'es pas très solide, mon garçon!
Prometheus connaissait cette voix...Il l'avait entendu alors qu'il se battait. L'esprit...
- Pourquoi es-tu toujours ici? Demanda t-il.
Pas de réponse. Prometheus attendit, en vain. La fatigue avait sans doute causé l'illusion...Chassant cette passade de son esprit, il s'habilla. La chambre était entièrement décorée de blanc. Où se trouvait-il, il n'en avait aucune idée. Mais toutes ses affaires étaient présentes, il en déduisit donc que c'était un lieu de confiance. Il entreprit de mettre son armure entière, avant de se résigner. Les embuscades de démons en habitation n'allaient tout de même pas se répéter chaque jour...
Il descendit plusieurs marches, avant de trouver tous les hommes de son groupe installés autour d'une table. Une auberge. Prometheus reconnut alors la décoration du hall. Il se trouvait au croisé au repos, une auberge devant son nom à son propriétaire, un ancien croisé renommé, ayant survécu à de nombreuses batailles, et jouissant à présent d'un travail tranquille et mérité. Il était en train de servir le groupe. Prometheus s'approcha et lui serra la main en souriant, avant de s'installer. Ils s'étaient retrouvés une fois côte à côte dans un champ de bataille de la Grande Guerre.
- Tu devrais arrêter de te comporter comme un fou de guerre, petit! Lui adressa en riant le gérant en lui collant une tape dans le dos. Si ton prêtre n'était pas si talentueux, tu aurais à peu près un visage comme le mien, malgré ton jeune âge!
Vrizag Djerothyr, tenant de l'auberge, un homme venu de Gonryun, la cité dans les nuages. Il avait laissé une cicatrice à presque chacune de ses batailles. Si son torse était couvert de vêtements cachant ses vestiges sur les bras, son visage n'était pas à l'abri des regards. Couvert de cicatrices de toutes formes et de toutes tailles, plus ou moins graves. L'une s'étendait de la gauche du front jusqu'au milieu du nez, traversant l'oeil. Le visage de Vrizag était plutôt difforme, mais personne n'osait se moquer de lui, nin même n'en avait l'envie. Cet homme était respecté à travers tout le royaume pour ses multiples qualités.
N'attendant pas de réponses, il s'éloigna. Prometheus contempla les plats apportés, essentiellement composés de viande. Prometheus n'avait pas pour habitude de manger salé dès le matin, mais son ventre ne s'en souciait guère. Il attrapa un morceau qu'il dévora en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, ne prenant même pas la peine de savourer. Une fois sa faim apaisée, il ne restait plus grand chose dans les assiettes.
- Dis-moi, Kulgan...As-tu une idée de l'esprit que tu as convoqué pour m'aider?
Kulgan regarda Prometheus avec interrogation. Il était difficile de comprendre les émotions du mystique à travers ses yeux bleus, mais l'expression de son visage pouvait aider. Kulgan était de nature plutôt indifférente, ne se souciant pas de grand chose, plutôt lunatique. Il était très calme, mais cela ne l'empêchait pas d'être un très bon camarade.
- Pourquoi me demandes-tu ça?
- J'aurais juré l'avoir entendu...Il m'ordonnait de me réveiller.
- Hmm...Il est probable qu'il n'ait pu partir tant que ton esprit n'était pas, comment dire, opérationnel. La plaie que le démon t'a laissé était fort étrange, d'une noirceur repoussante. Il nous a fallu l'aide de cet esprit pour contrer le sort. J'ai moi-même été étonné qu'un esprit puisse contenir de tels pouvoirs...
- Qui était-il?
Kulgan secoua la tête.
- Il ne me l'a pas dit. Il a simplement mentionné que sa renommée était légendaire...
Requiem se râcla la gorge afin d'amener le silence.
- Tu as dejà fait de grandes folies, Prom, mais cette fois tu as dépassé les limites. Tu ne t'en rends pas compte, à la vue du nombre de fois où tu as frôlé la mort, mais cette fois-là était grave. Sans l'aide de cet esprit je ne te parlerais même pas à l'heure actuelle. A partir de dorénavant, comporte-toi en homme sérieux.
Le prêtre avait parlé d'une voix autoritaire, défiant Prometheus d'un regard de fer. Requiem avait plus d'expérience que Prometheus, du fait de son âge plus avancé. Avec le temps Prometheus avait su se montrer digne de son niveau, mais il savait au fond de lui que jamais il ne le surpasserait, même si ce n'était nullement son intention. Les talents de Requiem était impressionants, et s'il avait lutté pour venir à bout d'une telle plaie, c'est que la menace était grande et que Prometheus ferait mieux de l'écouter.
- Je sais que tu as raison, Requiem, répondit Prometheus en hochant la tête. Mais tu peux comprendre en quel nom j'ai agi.
- Je ne suis pas un monstre, il est évident que je comprends cela. Mais j'ai peur qu'un jour même mes talents ne te suffisent pas. Souviens t-en...Nous sommes puissants, mais pas immortels.
Prometheus acquiesa, avant de se tourner vers les escaliers. Maeva venait de sortir d'une chambre. Chendra devait s'y trouver...Il se leva, sourit à Maeva, avant de monter en direction de la porte toujours entrouverte. Maeva prit sa place, s'asseyant aux côtés de Mica, avant de l'embrasser.
- As-tu appris quelque chose au sujet de cette sphère? Demanda Olmuradiel, n'allant jamais par quatre chemins pour demander quelque chose.
Maeva secoua la tête pour toute réponse.
- Elle-même ne sait pas ce qui s'est passé...
Elle avait parlé d'un ton gêné. Cela ne la gênait pas de mentir au groupe pour protéger le secret de son amie, mais elle avait ainsi l'impression de trahir la confiance de Mica. Pouvait-il connaître la vérité? Maeva avoit parfois envie de tout lui révéler, mais elle se retenait. D'une bonne relation à une autre, un secret pouvait se briser en l'espace de quelques jours. Mieux valait attendre que Chendra en parle d'elle-même. Et ce, qu'importe le temps nécessaire.

- Tu peux entrer, lui dit Chendra en souriant.
Prometheus lui rendit son sourire, tout en contemplant son visage. Jamais il n'avait rencontré pareille beauté. Il s'assit sur le rebord du lit. A son grand bonheur, elle vint s'asseoir à côté de lui.
- Comment te sene-tu? Demanda t-il.
- La vraie question est: Comment te sens-tu?
- La plaie a été difficile à guérir, mais je me sens bien.
Il passa son bras autour de ses épaules. Elle ne fit rien pour l'enlever, ce qui ne fit qu'accroître son bonheur.
- Tu aurais pu te tuer...Chuchota t-elle.
- Je sais. Mais je ne pouvais pas regarder ses monstres te submerger sans rien faire.
Il voulut continuer, mais Chendra l'embrassa. Le baiser dura. Combien de temps, Prometheus ne pourrait le dire, le monde avait perdu toute signification pour lui. Finalement la danseuse mit fin à cette sensation merveilleuse pour serrer le paladin dans ses bras.
- Chendra...Avant de sombrer, j'ai cru voir quelque chose...Tu avais de longs cheveux noirs...
Chendra le regarda dans les yeux.
- Sans doute une illusion, lui dit-elle. Comment ma couleur de cheveux aurait-elle pu changer ainsi?
- Je ne sais pas...Peut-être...
Elle le fit taire en plaçant un doigt sur ses lèvres.
- Chut.
Puis elle l'embrassa à nouveau. Prometheus sentait que quelque chose n'allait pas, mais il se sentait si bien que pour rien au monde il n'aurait voulu briser cette sensation. Il garda donc le silence, profitant pleinement de l'instant présent. Il voulait rester ici encore et encore, mais malheureusement pour lui, Chendra ne partageait pas ce sentiment. Elle se leva en direction de la sortie.
- Allons les rejoindre, dit-elle.
A contre-coeur, Prometheus se leva à son tour. Ils descendirent jusqu'à la table, où Chendra fut la cible de tous les regards.
- Bonjour tout le monde, lança t-elle innocemment, s'asseyant.
Chacun la salua, mais ils ne pouvaient détacher leurs regards. Il n'y avait aucune méchanceté dans leurs yeux, mais ils avaient des questions. Cependant, aux dires de Maeva personne ne parla, à l'exception d'Olmuradiel.
- N'as-tu rien à nous dire au sujet de tes capacités? Tu caches bien ton jeu, lâcha t-il avec un sourire.
- Je ne vois pas de quoi tu veux parler, Olmuradiel, répondit-elle sur le même ton, avant de faire signe à Vrizag.
Olmuradiel perdit son sourire.
- Pas même au sujet d'une sphère de lumière?
- Non, dit-elle sèchement.
- Ne me prends pas pour un idiot! Mes yeux ne me trahissent pas!
- Olmuradiel...Dit Prometheus d'un ton calme, mais n'admettant aucune réplique. Il suffit.
Olmuradiel se calma, fixant Chendra d'un regard sombre. Il n'aimait pas qu'on lui cache les choses. Il était prêt à parier son précieux arc que la danseuse gardait un secret. Il se tut néanmoins.
Chendra était gênée, mais sentit un poids se libérer de son coeur. Comme prévu Maeva n'avait rien dit à personne, pas même à Mica ou à Prometheus.

NOTE : Pas beaucoup de nouveautés, j'en suis désolé :/.

Nyaaaaahh =))) Toujours aussi bien =) J'ai du me taper la lecture sur le portable hier soir passque j'avais pas l'ordi, mais ca change rien ^.^ Trop trop trop trop bien =)

A quand la suite ?

Toujours aussi enooooooorme tes fanfics, prom, si tu savais dans quel etat ça me met quand je les lis !!!

Je me repete surement a chaque fois, mais tu est vraiment bourré de talent mon salaud

Encore une fois merci de nous avoir pondu une si belle suite, je retourne la relire ^^

lu et aprouvé.

j'aime beaucoup beau travail
j'attend la suite avec impatience.. qui est cette mistérieuse sorcière qui m'aime tant ?? (la povre)

CHAPITRE XI :

- Et cette Kelam...Qui était-elle?
Maeva avait posé la question de manière inattendue.
- Personne, répondit Korby d'un ton sec.
- Elle semblait pourtant bien te connaître...
- Si nous voulons former une vraie guilde, il ne faut rien nous cacher, itnervint Olmuradiel.
- Il n'y a rien à dire.
Korby se leva, visiblement ennuyé par cet interrogatoire. Il gagna sa chambre, et y claqua la porte. Il était rare de voir Korby s'énerver. Requiem se leva finalement, puis gravit l'escalier également. Il entra dans la pièce, où il fut dévisagé par Korby. Le prêtre regarda derrière lui, puis secoua la tête comme pour rassurer son ami. Il n'y avait personne.
- j'ai vu beaucoup de choses durant la Grande Guerre. Des choses plus ou moins horribles. Mais la pire n'égalait pas ça...
Requiem garda le silence.
- Comment a t-elle pu se transformer en un démon pareil?
Une larme se mit à couler de l'oeil de Korby.
- Elle m'avait toujours dit qu'elle rêvait de devenir la plus puissante magicienne du royaume...Mais jamais je ne l'aurais imaginée s'abandonner à ces forces si obscures.

De leur côté, Chendra et Maeva avaient rejoint la chambre.
- L'entente de la guilde est menacée par ma faute, dit Chendra. Je ne veux pas être la cause de tels conflits.
- Tu as fait ce qui te semblait juste en gardant le silence. Tu n'as rien à te reprocher.
- Tu as bien vu le ton avec lequel Prom a réprimandé Olmur! Je ne l'avais jamais enteud parler à son disciple d'une telle manière.
Maeva haussa les épaules.
- Admettons. Que veux-tu y faire?
- Je dois y refléchir...seule. Chendra avait insisté sur le dernier mot.
- Tu ne vas tout de même pas partir?
- J'ai besoin de me retrouver seule, de savoir si je peux leur révéler mon histoire...
Le silence s'installa dans la pièce. Maeva faisait les cents pas. En s'arrêtant, elle vit que Chendra préparait dejà ses affaires.
- Je viens avec toi.
Chendra était étonnée.
- Mais...Et Mica?
- C'est justement pour cela que je t'accompagne.
- Je ne te suis pas...
- Tu dis que tu ne veux que prendre du recul. Celà sous-entend que tu comptes revenir. Je serais là pour t'y forcer si tu réchignes, finit Maeva avec un sourire.
- Attendons qu'ils aient quitté la pièce centrale. Il faudra s'arranger pour que le gérant ne nous voie pas.
- Laissons-leur tout de même un mot. je ne veux pas les mettre dans le doute ou dans la peur.
Les sacs à la main, elles s'élancèrent à travers la pièce. Il n'y avait personne à cette heure-ci. Plus que quelques mètres et elles seraient à l'air libre...Voilà qui était fait. Elles relâchèrent leur tension dans la rue. Qu'importe si quelqu'un les voyait ici. Elles allèrent donc en direction du pont menant à la sortie. Unique voie terrestre, les habitants s'étaient proposés d'aider les ouvriers à le réparer. Le travail avait été rapide et précis. Elles s'y engagèrent, confiantes. Bien qu'ils forment une guilde, la communauté se séparait souvent lorsqu'elle se reposait. habituellement, les groupes étaient composés de Requiem, Korby et Kulgan d'un côté, Chendra et Maeva de l'autre, et pour finir Mica, Olmuradiel et Prometheus. La fuite des deux filles n'avait été que plus facile grâce à ça.
Elles se retrouvèrent donc aux plaines reliant Izlude à Prontera. Ici tout était tranquille.
- Par où allons-nous? Demanda Maeva.
Chendra voulut répondre, lorsqu'un vif éclair frappa juste devant elles, les éblouissant. Lorsqu'elles retrouvèrent la vue, elles étaient entourées d'un groupe d'hommes encapuchonnés, armés de dagues. Rien de bien dangereux aux yeux des combattantes. Mais un dernier apparut, juste devant elles. Bien plus massif, il portait presque la même tenue que Mica. Il revêtait le même manteau, mais le contour de ses jambes était en permanence entouré d'un brouillard noir.
- Et où vont comme ça de si jolies filles? Gloussa l'homme, dont la voix évoquait l'angoisse.
- Laisse-nous passer, petit, où tu t'en mordras les doigts, répondit simplement Maeva, s'avançant, poignard à la main. Mais dès lors qu'elle leva son arme, il leva la main, et les deux filles se retrouvèrent paralysées.
- Allons-y.
Les encapuchonnés attrapèrent Chendra et Maeva, comme si elles n'étaient que des statues, avant de partir sans mot dire. Aucune des deux ne pouvait parler, ou émettre le moindre son. Ces hommes n'étaient pas de simples voleurs...

Mica relit encore une fois la lettre, cherchant une explication, sans y arriver. Finalement, il frappa le mur le plus proche du poing.
- Nous les chercherons dès demain, je te le promets, le calma Requiem. Mais la nuit tombe, nous ne pourrons les trouver maintenant.
- Je veux savoir où elles sont! Et si elles rencontraient un obstacle?
- Tu sais mieux que personne de quoi est capable Maeva, répondit Olmuradiel. Quant à Chendra, elle nous a montré sa valeur au cours de notre dernier combat.
Il avait parlé calmement, comme sûr de lui. Il n'avait peut-être pas tort, mieux valait ne pas sous-estimer ces deux jeunes filles. De beaux visages cachant une fureur impressionnante.
Chacun alla donc dans sa chambre. Mica n'était pas calmé, mais il s'était rendu à l'évidence, Requiem avait raison. Dans la nuit, les chances de les retrouver étaient faibles. Il se jeta sur son lit, tentant de trouver le sommeil, afin d'oublier. Impossible. les heures passaient, et il ne faisait que se retourner dans ses draps, la tête pleine de questions. Finalement, il se leva, et regarda à la fenêtre. Une nuit entièrement noire. Qu'importe. Les chances étaient faibles, mais pas nulles. Quitte à perdre son temps, autant que ça soit rentable, pensa t-il. Il mit son manteau épais, arma sa dague, ouvrit la porte silencieusement, et s'avança vers la porte d'entrée. Elle était évidemment vérouillée, mais Mica avait plus d'un talent dans ses doigts. S'équippant d'une simple aiguille, il se mit à torturer le verrou.
- Je vois que tu as changé d'avis...Prononça une voix calme, le faisant sursauter.
Prometheus se tenait juste à ses côtés, adossé au mur, la tête baissée, les yeux fermés, les bras croisés.
- Que fais-tu ici?
- Je savais que tu viendrais...
- Et bien tes pensées sont confirmées. Maintenant laisse-moi.
Prometheus gloussa.
- Tu vas faire une bêtise...Dit-il d'un air provocateur.
- Je refuse de rester les bras croisés à ne rien faire. Je dois la retrouver, qu'importe mes chances de succès.
La porte s'ouvrit enfin. Mica voulut franchir le seuil, mais d'un pas latéral, Prometheus bloqua le passage. Voulait-il l'empêcher de disloquer encore un peu plus le groupe? Le motif était honorable, mais la décision de Mica était prise. Prometheus avait beau être plus imposant, il ne l'empêcherait pas de retrouver Maeva! Les poings serrés, Mica s'avança lentement, comme pour avertir Prometheus qu'il ferait mieux de s'écarter.
Ce dernier ouvrit alors lentement les yeux, relevant sa tête à la même vitesse, toujours souriant.
- Et tu espères peut-être que je vais te laisser partir seul...Dit-il en haussant les sourcils.
C'est alors que Mica remarqua que Prometheus était en armure complète, les armes prêtes, un sac sur l'épaule. Il avait finalement pris la même décision que Mica. Le voleur se mit alors à rire.
- Alors, toi et elle...Dit-il, tournant la main afin de finir sa phrase.
- Allons-y, répondit Prometheus d'un clin d'oeil.

SUITE ( trop de caractères XD ).


Ils sortirent dehors, confiants. Il y avait cependant un problème. Aucune piste n'était trouvable. Prometheus fit les cent pas, espérant trouver un quelconque indice, puis se figea en une seconde.
- Que se passe t-il? S'enquit Mica.
Prometheus ne répondait pas. Il ne respirait même plus. Un murmure se faisait entendre dans sa tête, une voix faible, mais bien présente. Les paroles étaient peu compréhensibles.
- Par ici, répondit alors le paladin.
- Comment le sais-tu?
- Je ne le sais pas, termina Prometheus en secouant la tête.
La voix persistait, les guidant à tavers la nuit, les faisant avancer comme s'ils savaient dejà où aller, comme si la visibilité était parfaite. Qui était cette voix? Une aide venant de nulle part, ou un piège? Prometheus l'ignorait, mais après réflexion, mieux valait tenter sa chance que de rester dans l'incapacité à retrouver son aimée. Chendra occupait pleinement ses pensées. Le doute s'était levé, elle cachait quelque chose. Mais pourquoi fuir?
Mica interrompit la concentration de Prometheus.
- Une grotte, au devant. On entre?
Prometheus haussa les épaules, dégaina son épée, et fit le premier pas. Mica l'imita, sortant sa dague. Les runes sur l'épée de Prometheus brillaient. Cette fois-ci, il n'y prêtait pas attention. Ca arrivait quelque fois, et cela restait sans conséquence. Ni Korby, ni Requi, ni Kulgan n'avaient réussi à déceler l'origine de cette brillance, ou une quelconque puissance à l'intérieur.
Une voix lointaine fit sursauter Mica.
- Je ne te dirais rien! Epargne-moi tes menaces inutiles!
Une voix qu'il connaissait bien...La voix de Maeva.
Le couloir se séparait en deux parties. La voix venait de gauche, mais alors qu'il s'apprêtait à courir, un éclair traversa la pièce, et un homme apparut. Vetû de la même manière, il inspirait la terreur. Mica écarquilla les yeux.
- Gassrel...
- Bienvenue dans notre domaine, messieurs, répondit l'homme avec un sourire narquois. Que me vaut l'honneur de votre visite?
Prometheus commença à avancer, mais Mica lui arra la route du bras.
- Méfie-toi. Cet homme était une terreur parmi les voleurs. Il a une maîtrise de l'arme exceptionnelle et des talents de mimétisme incomparables. Il manie aussi bien les arts de la guerre que ceux de la magie.
Le dénommé Gassrel leur adressa un rictus, révélant des dents jaunes.
- Aurais-tu peur? Je n'espère pas...Je ne voudrais pas vous achever sans même avoir à lever le pouce...
- Mica, dit alors Prometheus, calmement, défant Gassrel du regard. Va sauver les filles.
- Penses-tu vraiment pouvoir le vaincre?
- Ne discute pas.
Prometheus avait dejà fermé les yeux. Il se concentrait. Il faisait souvent ça avant de se battre. Mica avait peur. Prometheus était loin d'être un mauvais combattant, mais Gassrel était un homme hors du commun. De plus, l'aura que ses jambes dégageaient n'annonçait rien de bon...
- Tu as entendu celle que tu aimes hurler, reprit Prometheus, les yeux toujours fermés, la voix aussi calme mais d'un ton autoritaire. Vas-tu rester planté là? Cours!
Mica obéit, prenant le sentier de gauche. Gassrel sortit alors en un mouvement deux couteaux qu'il lança au dos du fuyard. les couteaux heurtèrent du métal, avant de tomber au sol. Prometheus se tenait devant lui, un bras élancé. Il avait contré les couteaux par la même arme.
- Belle précision...
- Mon disciple est un archer émérite.
- Voyons si tu as autant de force que tu le prétends...
Et sans ajouter un mot, Gassrel s'élança. Il claqua des doigts, et l'aura à ses pieds s'intenfisia. Il arriva tellement vite que Prometheus n'eut même pas eu le temps d'esquisser le moindre geste. Son armure lui évita un coup mortel au coeur. Reprenant ses esprits, il le repoussa de son bouclier, avant de l'attaquer. Son épée et son bouclier lui conféraient l'avantage de la défense, mais Gassrel attaquait avec une vitesse démentielle. A cela s'ajoutait une précision parfaite. Prometheus parait cependant chaque coup. Gassrel fit alors un bond en arrière.
- Je vois qu'il est inutile de t'attaquer au corps-à-corps...
Il sortit de sa sacoche une gemme rouge. Prometheus savait de quoi étaient capables ces gemmes. Il avait dejà vu Korby en utiliser, et mieux valait ne pas la recevoir...Il renforca la poigne sur son bouclier, se préparant à parer le projectile...Mais Gassrel ne le lança pas. Il fonça sur Prometheus, écrasant ainsi la pierre sur son torse.
Ce que Prometheus redoutait arriva. Un sort de pétrifixion...Il ne pouvait plus bouger, ni les bras, ni les jambes...
- Quel dommage...Tu m'auras au moins amusé une minute. Pour cela je t'accorderais une mort rapide.
Gassrel fit jongler sa dague ente ses doigts.
- Laisse-moi te montrer ma véritable vitesse...
Il entama des incantations, invoquant un vent néfaste qui tournoyait sur sa lame. L'appel du démon...Un sort redouté, même par les mages eux-mêmes. Ce sort conférait au lanceur la puissance d'un démon, mais cette puissance pouvait parfois se retourner contre soi. La lumière noire s'intensifia, si bien que Prometheus dut fermer les yeux pour ne pas ête aveuglé. Il sentait sa fin venir. les légendes racontaient que ce coup était si rapide qu'une seule personne au monde avait réussi à le parer. Cette personne était héroïque, et n'était pas paralysée.
La dague arriva à vitesse phénoménale...Avant de se plonger dans le mur.
Prometheus avait paré le coup à l'aide de son épée, sont la lame entière brillait d'un bleu vif étoilé. Ses yeux étaient de la même teinte que ceux des alliés de Kulgan lorsqu'il les reliaient à une âme. Il était également entouré d'une aura légère, toujours de la même couleur. D'un geste encore plus rapide que celui de Gassrel, il avait réussi à dévier la trahectoire de la dague mortelle, l'envoyant ainsi se planter dans le mur de pierre.
- Comment est-ce possible! Hurla Gassrel. Qui es-tu?
Prometheus ricana...Mais ce n'était pas sa voix qui répondit.
- Salut...Mon vieil ami. Cela faisait bien longtemps...
Une voix grave, solennelle. Une voix confiante, celle d'une personne qui connaissait ledit Gassrel.
Celui-ci secoua la tête, lentement, puis de plus en plus vite.
- Non...C'est impossible...
Il lâcha sa dague sous le choc.
- Vastrazar...
Ce mot résonna à travers la grotte. Gassrel n'arrivait toujours pas à y croire. Vastrazar Silverblade, l'une des plus grandes légendes de tout le royaume? L'un des meilleurs combattants de ce monde, réputé pour sa vitesse que même les plus grandes forces démoniaques n'arrivaient pas à égaler? Non, c'était impossible. L'âme d'un tel héros ne pouvait résider dans un banal corps!
- Je vois que tu te souviens de moi...J'en suis ravi.
- Mais comment est-ce possible?
Pour toute réponse, Prometheus, ou Vastrazar, leva son épée. Il la soupesa, avant de la contempler en souriant.
- Je suis lié à cet homme...Tout comme il est lié à moi. Il n'y a rien à ajouter.
Le silence s'installa ente les deux hommes. Pour la première fois Gassrel avait perdu son sourire. Ses yeux se froncèrent, il se mit à gronder.
- Tu as beau être une légende, je suis facilement venu à bout de toi! Et j'entends bien recommencer! Ce corps n'est pas tien, penses-tu avoir la moindre chance?
Vastrazar se remit à rire.
- Tu m'as sauvagement poignardé en plein dos. Et plutôt que de m'achever, tu as préféré me regarder mourir, comme le lâche que tu es. Te souviens-tu de ce que je t'ai dit avant de succomber?
Gassrel garda le silence.
- Je t'avais promis que lors de notre prochaine rencontre, je serais de face...Tu n'échapperas pas à ma vengeance, Gassrel. Ce corps n'est pas mien, certes, mais ce n'est pas le corps d'un simple paysan. Il me suffira pour t'éliminer.
Et Prometheus s'élança, l'épée en main, frappant Gassrel à de nombreuses reprises, en de nombreux points différents, sans que ce dernier ne puisse en parer un seul.
- Tu as raison, Gassrel, ce combat est trop facile.
Il recula d'un pas, prit son épée à deux mains, et bondit sur son adversaire en hurlant. En moins d'une seconde, il l'avait tranché aux deux bras, aux deux jambes et au torse. L'un des coups le plus meutrier du héros, la frappe du couguar. Cinq attaques consécutives, délivrées à une vitesse légendaire. Gassrel s'écroula.
- Je...N'en...Ai...Pas...Fini!
Un éclair frappa la salle, et Gassrel disparut. Vastrazar regarda autour de lui, avant de soupirer. Le lâche s'était enfui. La vengeance ne serait pas accomplie ce soir...L'aura se mit à disparaître, tant autour du corps que sur l'épée, et les yeux de Prometheus reprirent leur teinte normale. Le paladin secoua la tête. Que venait-il de se passer? Où était parti son adversaire? Il regarda son corps. Aucune blessure. les seules preuves d'un combat étaient le sang sur sa lame...Ainsi qu'un grand trou dans la paroi. Prometheus se souvint alors de Gassrel, de l'aura maléfique, de sa paralysie...Et ensuite?

Mica arriva finalement devant une scène qu'il aurait préféré ne pas voir. Maeva et Chendra, enchaînées sur une chaise, interrogées par un homme aux mauvaises manières. Il voulait leur soutirer des informations, mais n'aimait pas qu'on ne lui réponde pas. Ce qui était toujours le cas. les deux filles étaient solides. Un banal voleur n'allait pas les faire céder. Alors qu'il vit ledit homme gifler Maeva, Mica se mit à voir rouge. Sans crier gare, sans vérifier si quelqu'un d'autre était présent, il se jeta, lame devant vers l'interrogateur. Ce dernier ne put même pas esquisser un geste qu'il fut transpercé de part en part. Hélas, il n'était pas seul. Un autre homme, assis à même le sol, vit la scène. L'alarme fut donnée la seconde suivante, et quatre voleurs, tous habillés de la même manière, vinrent rejoindre leur compagnon.
- Allez, bande de minables! Hurla Mica, toujours enragé. Osez seulement m'approcher!
Les cinq se jetèrent sur lui comme un seul. Au lieu de les affronter, Mica fit un pas en arrière, avant de prendre une petite bouteille accrochée à sa ceinture, et de la jeter sur l'adversaire le plus proche. La bouteille se brisa sur le visage de l'homme, qui se mit à hurler de manière effroyable. Le liquide s'imprégnait à sa peau, et l'homme commençait à se désintégrer. une bouteille d'acide.
Sous cette vision d'horreur, les voleurs hésitèrent. Cette hésitation leur fut fatale. Mica s'était lancé sur le suivant, lui perforant ainsi la gorge, avant de repartir en arrière. Il ne cherchait pas l'affrontement direct, simplement à éliminer sans problèmes un groupe en surnombre. Les trois survivants prirent de leur main gauche une dague chacun qu'ils lancèrent à l'unisson. Mica para la première de sa dague, esquiva la deuxième, mais la dernière se planta dans sa jambe gauche. Il était cependant trop enragé pour ressentir la moindre douleur. Ces hommes avaient frappé sa femme...Et ils paieraient le prix en conséquence. Retirant la lame comme s'il s'agissait d'un simple cure-dents, il disparut d'un coup, avant de rapparaître derrière le groupe. Armé d'une deuxième dague, la même qui l'avait transpercée, il frappa la colonne vertébrale de deux assaillants, avant de porter un violent coup de tête au dernier, qui se retrouva au sol. Il se tortilla comme un ver, reculant du mieux qu'il pouvait, tremblant sous le regard impitoyable de Mica. Ce dernier allait accomplir sa vengeance. Il leva la dague...Avant que son bras ne fut arrêté.
- Je ne peux te laisser faire ça, Mica...
Prometheus l'avait rejoint. Mais comment osait-il s'interposer entre un membre de son équipe et un vulgaire voleur?
- Il les a brutalisées!
- Je sais. Mais je ne peux te laisser tuer un homme désarmé de sang-froid, dit Prometheus, toujours du même ton.
- J'en ai dejà tué plus d'un. ca ne me dérangera pas!
- Tu sais autant que moi que c'est faux...
Mica abaissa son bras, avant de regarder le paladin dans les yeux.
- Ne serais-tu pas aussi pur que tu le prétends?
Prometheus montra ses yeux.
- De légères cernes, mais pas invisibles. Les conséquences de plusieurs mois sans sommeil...Nous pensions que tuer n'était qu'une passade, un court moment...Mais c'est en fait bien plus que ça. Veux-tu vivre les mêmes sensations? celles que tu as réussi à cacher? veux-tu les faire ressortir?
Prometheus avait raison. Mica rengaina sa dague, puis alla libérer les filles. Le paladin s'approcha du voleur.
- Tu vas nous dire tout ce que tu sais. Et je te conseille de ne pas mentir.
- Et dans le cas contraire, répondit le voleur avec une certaine ironie.
Prometheus motnra Mica du doigt.
- Je le laisse faire.
Le voleur ravala sa salive.
- Kelam...Notre chef. Elle veut à tout prix détruire votre groupe. Elle sait, à propos de vos relations...Elle voulait vous briser mentalement afin de vous éliminer plus facilement.
- Comment sait-elle?
- Elle voit tout...Elle dispose de pouvoirs incroyables. Elle s'en sert avec une rage et une cruauté énormes. Ceux qui lui désobéissent ne restent pas longtemps à la surface de cette terre.
- D'où lui vient ses pouvoirs?
Le voleur secoua frénétiquement la tête.
- Personne ne le sait! les bruits racontent qu'elle aurait fait un pacte avec le Seigneur des ténèbres lui-même...Je vous jure! Je n'en sais pas plus!
- Il ment! ragea Mica.
- Peut-être pas. Je ne pense pas qu'elle confierait ses plus grands secrets à un minable pareil.
Prometheus attrapa le voleur d'un bras, et l'amena sur la chaise où était peu avant installée Chendra.
- Vous aviez dit que vous ne me feriez aucun mal!
- Je t'ai épargné...Cela ne veut pas dire que je te pardonne.
Prometheus le ligota.
- Vous n'allez tout de même pas me laisser ici!
- J'enverrai la milice te chercher...
Et le groupe partit, les hommes tenant leurs amours par la taille. Elles n'étaient pas blessées. C'était l'essentiel. Une fois revenus à l'air libre, Maeva et Mica passèrent devant. Chendra voulut les suivre, mais Prometheus l'attrapa par le bras.
- Je suis désolé...Mais j'ai besoin de savoir. Que caches-tu?
Chendra parut gênée.
- Rien.
- Tu t'enfuis sans mot dire, l'instant d'après tu te fais capturer par une puissante organisation...Je n'ai pas cru un mot de ce brigand. Pourquoi es-tu partie?
Chendra garda le silence. Prometheus soupira, la regardant dans les yeux. Un regard mélangeant déception et colère. Une colère provoquée par un manque de confiance. Il commença à partir.
- Prom...
Prometheus s'arrêta, se retourna, continuant de la regarder. Chendra s'avança vers lui, l'embrassa, puis enleva sa mitaine. Un tatouage était gravé sur son avant-bras. Une licorne.
- N'en parle pas à Mica...S'il te plaît. Chuchota t-elle.
Le paladin lui prit le bras, touchant le tatouage.
- Unicornheart...
Chendra ouvrit de grands yeux. Comment pouvait-il connaître ce nom?
- Comment...Comment le sais-tu?
Prometheus souria.
- On m'appelait le Guide durant la Grande Guerre. Aucune information ne m'échappait. J'avais réussi à installer un important réseau de contacts. Ce réseau n'est pas mort, finit-il avec un clin d'oeil.
Il marqua une pause.
- Alors ce que j'ai vu...ce n'était pas une illusion. Simplement une transormation due à ton pouvoir incalculable. Et c'est ce que veut cette Kelam.
Chendra hocha la tête. Elle était un peu appeurée que Prometheus en sache autant sur son cas, mais était soulagée d'en parler à quelqu'un.
- Eh...Qu'attendez-vous? Dit Mica.
Prometheus prit Chendra par la main, cachant ainsi son tatouage sans éveiller les soupçons.
- Rien, dit-il en souriant. Allons-y.

Citation :

"Prometheus avait dejà fermé les yeux" : Concentration du chinois ?

Argh! >(

Citation :

Mica fit un pas en arrière, avant de prendre une petite bouteille accrochée à sa ceinture,[...]une bouteille d'acide. : Aurais-je osé faire Acid Démo à quelqu'un ? oO Que n'est-on pas prêt à faire pour défendre sa chérie ^^ :p

*

Que veux-tu, quand on aime, on ne compte pas . Je voulais te faire attaquer par mimétismle d'attaque ( plagiat, quoi... ), et cette attaque est la 1ère qui me soit venue à l'esprit. En plus elle est simple à décrire .

Citation :

En tout cas, say un très très bon chapitre On est trop forts tous les 2 xD

Merci. Ouais on rocks è_é. Mais avec les nouvelles MaJ, ça va être salement réduit les duos Pala Stalk :/. La vit de pas mal va passer à 30. Summon Nothing Guild !!

Citation :

Vastrazar... ca me dit quelque chose ce nom... mais j'me souviens plus

- Vastrazar? Mais qui êtes vous?
- Je suis clown d'hôpitaux. Ah merde c'est pas ça. Bah vastrazar c'est un nom que j'ai inventé, c'était mon knight sur Tsume .

Citation :

En tout cas, merci pour mon quart d'heure de gloire ^^

A dire vrai, tu les as plutôt explosés en quelques minutes...Mais de rien .

bravo prom, tres bon chapitre.

et cette histoire de concentration de chinoix ça parlerait pas d'un certain Hiro Nakamura ?

Moi je veux de la baise avec Kelam !!!

toujours aussi simpa continue comme ca

Ah flûte moi qui t'avais dejà prévu une scène romantique et torride avec Requi :/.

Hiro, connait pas .

Omg, manque d'inspi deuis 2 mois dejà o_Ø. Pourtant j'ai dejà la fin en tête XD. Vous inquiétez pas, ça reviendra, la avec le bac qui aproche et le frigo qui est vide, j'ai pas trop la tête à ça, mais j'vous abandonnerais pas <3.

Bon dacor va pour requi jm'en contenterai..

*amplify sexual power*
Koooooowabunga !!!

Chapitre XII


De retour à l'auberge, l'aube s'annonçait dejà. Alors que le petit groupe entrait, les autres étaient dejà levés. Tous leurs regards se brauqèrent en direction de la porte, sauf celui de Requiem. Finalement Korby revint à son assiette.
- Je ne veux même pas en entendre parler, dit-il d'un ton moqueur.
- Alors j'économiserai ma salive, répondit Mica, s'asseyant avant d'attraper de la nourriture.
- J'aimerais tout de même savoir ce qui vous pousse à sortir en couple en pleine nuit sans prévenir, enchérit Olumradiel.
Kulgan, quant à lui, scrutait chacun du regard, avant de sourire. A l'évidence, il n'avait pas besoin de plus d'explications.
Requiem resta pensif, n'accordant aucune attention à la discussion. Finalement, ses lèvres formulèrent une phrase.
- Où se déroulera la prochaine attaque?
- Tu penses qu'ils vont revenir, plus nombreux? Répondit Korby.
- Je pense qu'ils sont dejà en route...
- Les survivants de Prontera doivent avoir receuilli des informations, proposa Olmuradiel.
Prometheus secoua la tête.
- Les démons de Prontera avaient ensuite pour but de détruire Izlude. Si une attaque a lieu quelque part, un autre groupe sera forcément impliqué.
Kulgan pointa son index vers son verre de vin, toucha la surface du liquide, avant de remonter sa main. Une goutte tomba de son index, faisant gicler quelques autres gouttes en retombant dans la coupe. Mais au lieu de retomber, celles-ci se figèrent en l'air, avant de scintiller et de rejoindre la paume de Kulgan, tournant autour de cette dernière.
Korby claqua des doigts, une fois, deux, puis trois, cette fois-ci en élançant son bras. Une flamme apparut autour de sa tête. Kulgan lança alors les gouttes en sa direction. Korby joignit alors ses deux mains à plat, avant de lancer ses bras vers le sol d'un mouvement sec. La flamme se divisa aors en huit, qui disparurent de la salle en huit directions opposées à une vitesse phénoménale. D'un index vers la bouche, Korby fit signe à tous dee ne prononcer aucun mot. Kulgan avait à présent les mains proches l'une de l'autre, index, pouce et majeur joints, les yeux fermés.
Une minute dura. Finalement il se leva calmement, annonça Morocc d'un ton calme, avant de monter en direction de sa chambre.
- Où vas-tu? demanda Maeva.
- Préparer mes affaires, répondit-il d'un ton calme, comme à son habitude, en haussant les sourcils.
- Qu'as-tu vu? insista Requiem.
- Une véritable armée. Le groupe que nous avons affronté n'est qu'un escadron de pacotille en comparaison.
- Si un banal escadron a réussi à annihiler Prontera...
- Nous avons bien réussi à l'annihiler, l'interrompit Chendra.
- Je doute que cette fois nous puissions suffir. Kelam doit être au courant de son échec à l'heure actuelle. Elle se méfiera, renforcera ses unités.
- Que proposes-tu? demanda Requiem.
- Il faut des alliances. Les autres villes ne peuvent rester les bras croisés en attendant leur tour.
- Tu voudrais qu'ils nous envoient des combattants?
Prometheus hocha la tête.
- Mais si c'était ce que Kelam voulait, afin d'abaisser la garde de certaines villes et les attaquer plus facilement? dit Olmuradiel. Morocc ne sera après tout pas une ville facile à défaire. D'autres, sans leurs forces, pourraient tomber.
- Il est vrai que Morocc dispose de l'avantage du terrain...Je ne veux pas qu'ils nous envoient toute leur armée, juste de quoi tenir l'assaut.
- Très bien, finit Korby. A qui demanderons-nous?
- Toi et Requi, allez à Geffen. Kulgan, tu dois te mettre en contact avec Louyang. La distance est trop longue pour que tu y ailles à pied. Mae, Mica, vous devez connaître des tribus dans le désert. Olmur et Chen, vous irez à Payon. Je vais demander à mon ancienne guilde d'épéistes de nous envoyer quelques chefs, avant de me mettre en route pour Morocc. Je me charge de les prévenir et de mettre en place une stratégie. Nous nous retrouverons là-bas. Vous êtes d'accord?
Chacun acquiesa. Une fois les affaires préparées, Prometheus alla régler la note de l'auberge.
- Alors, vous allez encore combattre, hmm?
- Je déteste devoir agir sans même comprendre pourquoi...
Il posa quelques pièces sur le comptoir, mais Vrizag la repoussa.
- File à Morocc, petit. Je me charge de convaincre les épéistes aguerris d'Izlude, ainsi que les combattants de Prontera. Tous n'ont pas pu disparaître.
- Tu n'as pas à prendre de tels risques, Vrizag...
L'aubergiste toisa Prometheus d'un regard ferme.
- Je suis Vrizag Djerothyr. Je combattais dejà alors que tu ne pouvais supporter le poids d'une épée. Ne me prends ni pour un infirme, ni pour un retraité. Je viendrais, que tu le veuilles ou non. Et puisqu'il en est ainsi, je ne peux être payé pour combattre, conclut-il en frappant la monnaie d'une pichenette.
Prometheus lui tendit la main.
- Merci...Professeur, dit-il avec un sourire.
Vrizag serra vigoureusement la main gantée, avant de partir en direction de ses appartements.

Geffen, son atmosphère chargée, d'une part envahie de magie, d'autre part chargée par la chaleur des fournaises. La ville des mages et des forgerons. L'alliance parfaite de la magie et de la force du corps. Korby se diriga vers la tour centrale. Ils gravirent les étages un à un, chacun semblant émettre plus de puissances. Au sommet de la tour se trouveraient les plus grands mages. Requiem, lui, était parti vers les forges, à l'est de la ville.
Korby arriva au dernier étage. Le tenant des lieux, un vieil homme, sourit à son arrivée.
- Qui vois-je arriver? L'un des éléments les plus brillants que j'aie pu former, revenu dans son ancien foyer !
Il se leva et alla étreindre son ancien élève.
- Assieds-toi, je t'en prie. Dis-moi, qu'est-ce qui t'amène?
Korby expliqua en détail le problème, mentionnant Kelam. A la fin du récit, l'expression du vieil archimage fut transformée.
- Je suis le responsable de la destruction de Prontera...Chuchota-t-il en secouant la tête, posant sa main sur son front.
- Vous ne pouviez pas savoir, le réconforta Korby...Je ne le pouvais. Nul ne le pouvait.
Son maître frappa soudainement du poing sur la table.
- Comment ai-je pu être aussi stupide!
Korby ne savait plus quoi dire. Jamais il n'avait vu son maître dans une telle rage.
- Je ne puis demander pardon à Prontera...Mais je peux tout de même empêcher un autre désastre! Yerom! Raliossor!
Deux hommes, vêtus d'une longue cape, entrèrent. Korby était surpris. Pour vivre à cet étage, ces hommes devaient être de véritables archimages, pourtant il ne les avait jamais vus. l'un était blond, les cheveux courts, sa cape était rouge. L'autre avait les cheveux noirs comme son habit, et ceux-ci étaient légèrement plus longs.
- Voici les deux meilleurs mages de Geffen. Ils sont revenus il ya peu d'un long voyage, voici pourquoi tu ne les connaît pas, dit l'archimage, ayant deviné l'expression de visage de Korby. Respecte-les autant que tu me respectes, car ils sont bien de mon niveau.
Les deux sourirent à leur nouvel équipier en lui adressant un signe de tete.
- Nous sommes partis, dit celui aux cheveux noirs en frappant dans ses mains.
Une fois dehors, ils rejoignirent Requiem. Ce dernier n'était pas seul.
- Tiens, tiens, dit Yerom. Epha est de la partie?
"Epha", un homme immense. Les cheveux d'un vert pâle, dôté de muscles ahurissants, vêtu d'une veste, tirant un imposant chariot. Une loude hache pendait au bout de son bras droit, pourtant il la soulevait comme s'il s'agissait d'une banale dague.
- J'espérais ne pas avoir à vous supporter encore, répondit le forgeron avec un sourire. Qui est le petit?
- Korby, un ancien élève, visiblement. L'école était satisfaite de lui.
Epha hocha la tête.
- J'espère que tu seras à la hauteur de nos attentes. Je suis Ephaistos. Je présume que celui qui a réussi à m'entraîner là-dedans est ton ami, dit-il en désignant Requiem. J'espère que je n'aurais pas à le regretter...
- Toujours aussi confiant, Epha, ricana Yerom.

Ce désert était monotone. N'importe qui pouvait s'y pedre aisément. Mais Mica et Maeva n'étaient pas n'importe qui.
- Le campement des Errants de Midgard n'est pas loin, dit Maeva.
Des tentes étaient dressées, en plein milieu de nulle part. Les équipiers s'aventurèrent. Ils furent dévisagés à leur approche. Au fur et à mesure qu'ils avançaient, les nomades leurs encerclaient, armes en main.
- Nous voulons parler à votre chef, déclara calmement Mica. Nous ne venons pas créer de trouble.
Aucun ne répondit.
- Nous avons juste à parler. nous vous laisserons en paix ensuite.
Le silence persista. Finalement, Mica baissa sa dague, et la posa au sol.
- Vous avez ma parole.
- Et elle?
Un des nomades désignait Maeva. Mica hocha la tete en la regardant. A contrecoeur, elle posa également ses katars.
- Que me voulez-vous? Déclara un homme qui ne ressemblait en rien à un homme du désert. Sa tenue laissait plutôt penser à un magicien, de haut niveau. Un regard traversant, de longs cheveux bleus, dont deux mèches retombaient sur les côtés du visage, soutenues par un bandeau bleu. Les tissus pendant à ses bras montraient qu'il était un des Conjureurs, un groupe de magiciens ayant développé un style de magie différent des sorciers, moins puissant, mais créant une défense impénétrable par tout sort arcanique. Je suis Omega, le chef de cette tribu. Exposez vos desseins, étrangers.
- Nous voulons une faveur de votre part.
Omega haussa un sourcil.
- Je vous écoute...
- Morocc va être attaquée, déclara Maeva. Par des forces d'une grande puissance. Nous avons besoin de toute l'aide disponible pour les arrêter. Si vous...
- Pourquoi aider ceux qui nous ont rejetés?
Cette phrase prononcée d'une voix autoritaire avait rétabli le silence. Maeva regarda la silohuette sortir de la tente du chef, voualant apercevoir la personne qui l'avait interrompue.
Une femme. Une assassine, à n'en pas douter. Mais la tenue de cette dernière était différente. C'était une maîtresse de clan, une disciple de l'ombre. Elle portait d'imposantes bottes, un plastron léger, ainsi que des brassards assez lourds. Mica fut étonné qu'elle puisse les porter avec autant d'aisance. Deux épées courtes, rangées dans leurs étuis, étaient accrochées en croix dans son dos, et de nombreuses petitse dagues pendaient à sa ceinture.
- Morocc nous a rejetés, condamnés, sans nous connaître. Sous prétexte qu nousayons commis des fautes par le passé, ils nous ont maudits, bannis. Nous avons été condamnés à errer dans ce désert. Beaucoup en ont souffert, certains parmi les plus faibles sont morts. Hommes, femmes, enfants. Morts car nous n'avons pas eu les moyens de faire quoi que ce soit. Ils ont laissé mourir les nôtres, et bien qu'ils meurent.
Omega hocha la tête, totalement en accord.
- Notre fils ne reçoit d'éducation que celle de la survie. Je n'ai pas le temps de lui apprendre quoi que ce soit ici. Il doit payer pour des crimes qu'il n'a pas commis. Cette injustice m'insupporte. Et vous osez venir nous demander d'aider nos bourreaux? Disparaissez.
- Des gens innocents vont également mourir si vous ne faites rien, dit Maeva.
- Ils auraient du réfléchir avant de nous condamner. Qu'ils paient leurs erreurs, répondit l'autre assassine, qui se tenait maintenant aux côtés d'Omega.
- Oeil pour oeil, dent pour dent? Vous ne faites que vous rabaisser à leur niveau en laissant vous aussi mourir la ville!
- Je vous ai dit de disparaître!, hurla Omega.
Mica et Maeva s'executèrent. Ils n'y avait plus rien à attendre de ce camp. Sans mot dire, ils ramassèrent leurs armes et disparurent.
La nuit était tombée. Ils étaient maintenant à quelques kilomètres du camp.
Un cri.
Ils coururent jusqu'au sommet d'une petit dune. de l'autre côté de elle-ci se trouvait un enfant, poursuivi par une meute de loups du désert. Le terrain accidenté ne tarda pas à le faire chuter. Les loups s'approchaient, ils n'étaient plus qu'à quelques mètres.
Une dague se planta dans le crâne du plus proche. Maeva, elle, disparut subitement. en cette nuit de pleine lune, l'ombre était omniprésente. Une seconde plus tard, deux katars tranchaient deja deux gorges, avant que des piques ne se propagent dans tous les sens. Maeva rapparut soudainement au milieu de la maute, maintenant à terre, décimée.
- Une marcheuse de l'ombre...murmura Mica. Tu m'avais caché ça.
- Je n'avais pas encore la force de me déplacer à travers les ombres lorsque nous avons été séparés, répondit-elle avec un clin d'oeil.
Ils s'approchèrent de l'enfant.
- Tu vas bien, petit? demanda maeva.
- Je crois que je me suis foulé la cheville, répondit le petit homme.
- D'où sors-tu? ce n'est pas un lieu pour les jeunes comme toi, déclara Mica.
- Je suis un enfant du camp des Errants. Je cherchais des plantes médicinales lorsque j'ai été attaqué...Je dois vous remercier.
- Ce n'est rien. Nous allons te ramener là-bas.

- Ce n'est pas normal...Il devrait être rentré!
- Calme-toi, Sam, notre fils est fort.
- Je ne suis pas tranquille. Admets que son retard est anormal!
- Je te l'accorde, mais il...
Un nomade entra dans la tente.
- Maître Omega! Maîtresse Sam! Votre fils!
Les deux se levèrent d'un bond. N'attendant pas plus d'explications, ils se ruèrent dehors. Ils trouvèrent leur fils, étalé sur un matelas, aux pieds de ces étrangers Mica et Maeva. Sam se précipita pour l'enlacer.
- Shinrei! Tu vas bien?
- Qu'avez-vous fait à mon fils, demanda Omega, une noirceur visible dans ses yeux.
- Père...Ce sont nos amis. Ils m'ont sauvé la vie.
Omega regarda son fils, durant un moment qui sembla une éternité. Il regarda les étrangers, ces sauveurs, puis Sam qui lui adressa un hochement de tête. Finalement, il se tourna et regarda le sol.
- Maître Omega? Demanda un nomade.
- Que tout le monde se tienne prêt, parla le chef d'une voix calme. Nous partons demain pour Morocc, finit-il en adressant un sourire aux aventuriers.

ça fait toujours autant plaisir de te lire, chapeau bas mon cher prom !!!

Bon euh quand tu veux la suite...

Say dingue ca le mec a tellement la grosse tete qu'il est obligé de se faire prier pour post è_é

ca va je rigole roo
en attendant j'attend..

Chapitre XIII

Le soleil se pointa à l'horizon, aspergeant les murs d'enceinte de Morocc de ses rayons. La ville du désert, imposante et majestueuse, se leva sans avoir la moindre connaissance du danger qui planait. Tandis que les commerces s'ouvraint et que lentement la ville s'animait, personne n'avait prêté attention à un étranger en armure abordant le palais. L'inconnu gravit les marches avec calme et assurance. Les gardes le regardèrent à son passage, mais ne le stoppèrent pas. Arrivé devant une énorme porte recouverte d'or, incrustée ça et là de rubis, un vieil homme, qui n'avait pas l'habit d'un garde, s'interposa, forçant l'étranger à s'arrêter. Il était vêtu d'une longue robe blanche, étincelante, laquelle reflétait les rayons du soleil, donnant à son porteur un air solonnel. Les cheveux relativement courts, de la même couleur que ses habits. Ses traits étaient creusés, mais ses yeux luisaient d'une étrange énergie. Il inspirait à la fois la sympathie et la puissance, malgré son frêle corps. Les deux hommes échangèrent un regard, puis le vieil homme sourit.
- Capitaine Prometheus, annonça-t-il.
Entendant cela, les gardes cessèrent de dévisager le paladin.
- Gardien Krelos.
- Tu n'es certainement pas venu pour la chaleur locale.
L'expression de Krelos changea, laissant place au sérieux.
- En effet...
Entre. Parlons de tout ça avec les dirigeants.
Le Gardien plongea sa main droite dans une de ses épaisses manches, attrapa un objet et le sortit. Une assez imposante clé en or. Prometheus fut surpris que l'homme puisse la soutenir toute le journée durant sur son avant-bras sans souffrir la moindre fatigue. Un détail était plus surprenant encore. La porte n'avait pas de serrure. Le paladin ne dit cependant rien. Il n'avait jamais remarqué ela auparavant, et par conséquent était curieux de connaître le fonctionnement de cette entrée.
Krelos serra la clé par le manche, avant de l'aplatir dans l'un des louds anneaux de la porte, servant habituellement à avertir un invité de sa présence. Sous les yeux fascinés de Prometheus, la clé se fondit dans la porte. Ses contours furent alors enveloppés d'une aveuglante lumière blanche, laquelle se développa sur l'intégralité de l'entrée, avant de peu à peu se retracter vers le centre, consummant la porte derrière son passage. Quand la dernière parcelle de lumière disparut du centre de là où s trouvait la porte, l'entrée était libre.
Les portes sont-elles toujours aussi longues à s'ouvrir?
Un temps nécessaire pour une telle protection. Ce système de porte a été créé par nos ancêtres fondateurs de cette cité. Aucun mage n'a jusqu'ici réussi à le briser, aucun guerrier à forcer la porte.
Alors qu'ils entrèrent, Prometheus demanda alors comment Krelos comptait récupérer la clé. Pour toute réponse, le Gardien tapota sa manche gauche en souriant. Etonnant, pensa le paladin, tout en gravissant un immense escalier de nacre, revêti d'un tapis rouge aux bords tissés de fils d'or. La valeur des matériaux et des décors de cette salle devait être supérieure à la ville toute entière. Aux extrêmités des escaliers trônaient d'immenses statues, représentant sans doute les fondateurs. Sur chaque mur se tenait un portrait, chacun représentant un homme ou une femme richement vêtus. Des vases trônaient sur des piédéstals d'argent, chacun contenant une ou plusieurs fleurs magnifiques. Prometheus se dit qu'elles iraient à râvir dans les doux cheveux de Chendra.
- Nous voici à la salle du conseil, dit la voix familière d'un vieil homme, réveillant Prometheus de ses songes. Il jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule. Tellement émrveillé à la vue des merveilles du palais, il n'avait même pas remarqué que les escaliers n'étaient presque plus visibles de sa position actuelle.
- Entre. Je vais appeler les généraux ainsi que le Duc.
Prometheus acquiesa d'un signe de tête, entra dans la salle, mais resta debout. Il ne préférait pas se trouver assis les bras croisés lorsqu'entreront les meilleurs combattants de la cité du désert. Bien qu'ils en connaisse certains, la fin de la grande Guerre avait certainement dû provoquer des nominations ainsi que des remplacements quant aux généraux tombés au combat. Certains ne connaîtraint pas le paladin, et n'auarient aucune raison de lui faire confiance. Mieux valait leur présenter une bonne image.
La stratégie à mettre en place va peut-être dépendre d'une image assise ou debout, soupira Prometheus en secouant la tête. Si cette guerre lui avait appris quelque chose, c'est que les apparences pouvaient jouer de grands tours.
La porte s'ouvrit. Prometheus se tourna vers les arrivants. Six personnes en tout. Le Duc de Morocc, Renka Jeleren, les généraux Priva et Kosker, Krelos, ainsi que deux que Prometheus n'avait jamais vus auparavant. Les quatre premiers hochèrent la tête à Prometheus, qui leur répondit d'un sourire, tandis que les deux autres restèrent placides.
Jeleren, en plus d'être un grand monarque, n'étais pas mauvais combattant. Certes il n'égalait pas ses généraux, mais savait se montrer plus brave que n'importe quel guerrier de son armée. Il avait réussi à développer un style de combat requierant une hache à double tranchant de la main droite et une dague de la main gauche, montrant qu'il avait assez de connaissances pour trouver un accord entre deux armes d'un poids très différent, qui provoquerait chez un novice un deséquilibre. Pour l'heure, il ne portait pas d'armes ni armure, mais son épaisse cape de velours ainsi que sa couronne ornée de joyaux.
Priva et Kosker avaient combattu aux côtés du groupe de Requiem lors de l'une des plus grandes batailles. Au cours de cette unique bataille, ils avaient sauvé la vie de Korby et de Prometheus une fois, d'Olmuradiel deux fois, ce dernier étant très désavantagé dans cette bataille où le corps-à-corps était presque omniprésent. Les démons avaient su anticiper le danger d'un arc, et faisaient leur possible pour encercler en permanence l'archer. Deux généraux formant un duo aussi inséparable que ravageur. L'un combattait avec deux lourds fléaux, l'autre d'un marteau de guerre et d'un bouclier.
Les deux derniers semblaient plus chétifs. Chacun portait deux fourreaux à sa ceinture, ainsi qu'une dague à la ceinture. Plus des tacticiens que des combattans, déduit Prometheus de leurs habits. Ils ne portaient pas le tigre doré sur leur épaule droite, mais une insigne d'argent représentant un renard, rusé animal. Krelos les présenta à Promteheus. Celui qui portait une sombre barbe était Kasso, l'autre Doren.
Les présentations faites, Prometheus exposa le but de sa visite. Le futur de Morocc allait se décider dans cette salle où l'ambiance était devenue grave.


La marée était haute. Seul un rocher surplombait maintenant les flots calmes. Quelques vagues venaient se briser sur le roc avec une répétition parfaite. Sur ce rocher, un homme se tenait, assis en tailleur, les yeux fermés, le visage au vent. Un homme vêtu de la robe des mystiques, de sabots de bois, et coiffé de courts cheveux rouges. Les bras croisés sur sa poitrine, il ne bougeait pas d'un pouce, respirant fortement, en parfaite harmonie avec le rythme des vagues.
- Boreal...Entends mon appel.
- Je n'avais pas entendu cette voix depuis des années...Je pensais que tu m'avais oubliée.
Le lien était créé. Bien que physiquement perdu sur un rocher au milieu de la mer, Kulgan était maintenant dans un magnifique jardin, devant une magnifique jeune femme, aux longs cheveux bruns et au sourire radieux, vêtue d'une robe étincelante.
- Comment aurais-je pu oublier ton visage?
- Tu as bien oublié de me contacter toutes ces années durant...
- Tu n'as pas cherché à le faire non plus...
Un léger rire s'échappa de la bouche des deux mystiques.
- Boreal...Je suis venu demander aide et assistance.
- Je me doutais que tu venais pas me demander des nouvelles.
- J'en serais ravi, une fois les choses apaisées, et mon véritable corps face au tien.
- Ton esprit n'est-il pas supérieur? Es-tu incapable de ressentir quoi que ce soit sans ton enveloppe charnelle?
Le sourire de Boreal ne s'effaça pas.
- Boreal...
- Ne t'en fais pas, rit-elle, je ne fais que te taquiner.
- Vous avez sans doute dû le sentir...De puissantes forces sont à l'oeuvre. Une armée s'apprête à envahir Morocc. Nous cherchons toute alliance nécessaire à leur anéantissement.
- Nous sommes effectivement au courant de ça. Malheureusement, nous ne pouvons envoyer qui que ce soit dans les bons délais. Nous avons eu notre part d'attaque.
L'expression de visage de Kulgan se ternit.
- Une attaque?
- Des esprits ont lancé l'assaut en de nombreux endroits différents. Les maléfiques sont d'ordinaire bannis des plans, mais il semblerait qu'une personne a réussi à briser le sceau de leur prison.
- Ce n'est pas la première fois que cela arrive...
- Non, en effet. Mais les maléfiques se contentent d'ordinaire de torturer l'esprit des vivants. Ici, je te parle bien d'assauts. Ils sont devenus comme fous. Nombre de nos combattants sont partis arranger les choses aux quatre coins du Royaume. Les plus forts sont restés ici, afin de tenter d'imposer un nouveau sceau, de refermer la prison qu'ils n'auraient jamais dû quitter. Mais notre ennemi est puissant. Les Anciens eux-mêmes ont du mal à contrer ses attaques. Je doute que nous vainquions, si rien n'est fait rapidement.
- Alors aucune aide ne peut être fournie pour Morocc...
Boreal soupira.
- Il y a un moyen...
Le silence s'installa. Boreal fixa longtemps l'esprit de Kulgan, avant d hocher la tête.
- Il y a une puissance qui peut être donnée. Elle ne peut normalement être donnée sans l'aval des Anciens, mais je sais que je peux te faire confiance. Cette force te permettra de sauver Morocc.
Kulgan était perplexe. Il avait étudié avec Boreal, avait toujours été de son niveau. Quelle force pourrait-elle lui donner qu'il ne connaisse pas déjà?
Soudain, son corps fut emparé d'une sensation de brûlure sans précédent. Chacune de ses veines semblait s'embraser, comme si son sang était de l'huile qu'on venait d'enflammer. Il voulut hurler, mais n'avait plus aucun souffle. Sa force s'évadait, il se sentait faiblir. Le lien fut brisé.
La douleur cessa, le calme était toujours présent sur la mer. Kulgan ne savait pas combien de temps s'était écoulé, ni s'il était resté conscient ou s'était évanoui. Cependant, il sentait une vigueur emplir son esprit.
- Maintenant, tu sais...Murmura une voix qui lui était familière.
Kulgan se leva, et fit un tour sur lui-même, afin de prendre des repères. Distinguant la terre ferme à l'horizon, il fléchit ses jambes. Une énergie bleue sortit de ses mollets.
Il sauta de plusieurs mètres de haut, s'élançant de plusieurs kilomètres. D'un bond, il avait rejoint le sol. Il y vit une étrange colonne noire. L'énergie étant toujours présente autour de ses jambes, il courut vers cette colonne à un vitesse phénoménale. C'est alors qu'il vit une armée de démons. Il comprit de suite. Kelam voulait encercler la ville. Il était maintenant jsute au-dessus de leur trajectoire, sur une falaise surplombant le paysage.
- Alerte ! Hurla un des démons, chevauchant une créature qui ressemblerait à un cheval, si elle était formé d'autre choses que d'os et de chairs putrides.
- Armée, halte ! Cria une autre personne d'une voix intimidante. Une voix d'humain.
La voix de Kulgan.
Ces mots prononcés avec tant d'assurance firent stopper certains démons. Un de leurs chefs cependant leva la tête en direction du jeune fou.
- Qui es-tu pour prétendre arrêter la fureur de Kelam en personne? Toi, un pauvre fou aveugle!
Kulgan sourit.
- Je ne suis rien...
Le démon grimaça. Cet homme venait-il de se rabaisser lui-même? Etait-il à ce point fatigué de vivre?
Le mystique approcha alors la main de son foulard, puis défit le noeud d'une main. Il ouvrit ses yeux. Ils étaient toujours de la même couleur...Mais cette fois-ci l'énregie qui les alimentait brûlait. Des flammes bleues et blanches dansaient devant ses yeux.
- Boreal...Merci.
- Eliminez-le! Cria le chef en pointant sa lance vrs Kulgan. La horde se précipita vers le mystique.
Kulgan leva alors les mains, serrant les poings, au-dessus de sa tête. Il dessina avec ses bras un cercle avant d'entrechoquer ses mains cette fois ouvertes devant son torse. Là où étaient passés ses bras se tenait une énergie, d'un bleu bien plus foncé que celui de ses yeux. L'énergie se propagea, formant ainsi un disque.
Les démons se rapprochaient de Kulgan. Trente mètres, vingt...L'un d'eux, maintenant face à lui, leva son arme avant de la baisser violemment sur le crâne du mystique.
La massue du démon se heurta à une épée.
Un esprit se tenait maintenant devant Kulgan. Un autre vint le rejoindre, puis deux, trois...Quatorze guerriers du second plan se tenaint maintenant devant Kulgan. Quatorze esprits, combattants sans précédent de leur vivant. Et si cela ne suffisait pas pour vaincre une armée de démons, leur forme immatérielle ferait la différence. En un hurlement, les quatorzes se jetèrent comme un seul sur les démons. Traversant les rangs avec une vitesse phénoménale, ils tranchèrent chaque monstre avec autant de facilité que l'on tranche un feuille. L'armée fut vite massacrée. Le chef se défendit tant bien que mal face à l'un des quatorze, mais il ne pouvait rien face à un esprit vengeur. Très vite sa tête tomba au sol.
Ce fait, les esprits rejoignirent leur portail, qui se ferma instantanément. Le nouveau pouvoir de Kulgan venait d'anéantir deux centaines de démons en moins d'une minute. Fier de son fait, de ce pouvoir qu lui avait transmis une amie d'enfance qui visiblement avait fait d'énormes progrès, il voulut marcher en direction de Morocc afin d'apporter son soutien. Néanmoins, à peine fit-il un pas qu'il tomba à genoux, totalement essouflé. Ses bras ne purent le retenir bien longtemps et il s'étala au sol. Levant péniblement la tête vers l'horizon, il murmura :
- Mes amis...A vous de jouer.